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Le faire un peu trop tôt, avant qu'il soit trop tard... Un jour, Maya est partie.

Les commentaires sont fermés sous ce billet. Merci...

 

Plus de Maya de Bencouscous ici.

L'Amour de ma vie est allée rejoindre un autre monde samedi 4 Mars 2017 à 13h30 après 14 années à mes côtés.

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Ça a commencé il y a 15 jours, lorsque j'ai vu qu'elle refusait de s'alimenter.

Je l'ai emmenée chez le vétérinaire qui a diagnostiqué une insuffisance rénale.

Je savais que c'était grave, mais j'avais toujours l'espoir que Maya était une warrior, qu'elle était immortelle et qu'elle rentrerait un jour au Guinness Book parce que ça serait la championne de longévité des chiens.

On allait faire ce qu'il fallait et tant pis si elle détestait ça : l'hospitaliser pour pouvoir la perfuser au sérum physiologique afin de nettoyer les déchets accumulés dans ses reins.

J'avais déjà le cœur fendu en deux à l'idée de la savoir H24 dans une cage.

"C'est pour son bien".

On me l'a d'abord rendue tout le week-end à la fin de la première semaine.

Ça n'allait pas.

Lundi, mardi, petit tour chez l'homme en blanc.

Mercredi : réhospitalisation.

Vendredi, je suis allée la chercher.

"Elle ne réagit pas au traitement". Son taux d'urée augmente et sa creat également.

"Il n'y a plus rien à faire"

"C'est irréversible"

"Elle va se dégrader rapidement"

"Elle va souffrir"

"Il faut commencer à vous préparer"

 

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Mon bébé qui n'était plus celle que j'avais connue. Maigre comme un clou alors que son bedon était toujours sujet de moqueries en temps normal. 

"Ton chien a le ventre qui traîne par terre, mets-là au régime voyons, elle balaye le sol".

Je l'aimais un peu grasse, pas trop, mais juste dodue. Mes origines sans doute...

 

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Mon chien gourmand qui attendait le bip devant le micro-ondes et a fini sourd comme un pot, mais à m'attendre quand même devant le micro-ondes. Elle n'entendait plus la sonnerie, mais je peux te dire qu'elle sentait la bouffe quand même.

Mon chien voleur d'éponges, de feuilles d'impôts, de mouchoirs, de billets de banque. Elle cachait le butin dans son panier et rognottait le tout juste pour me rendre un gloubi-boulga infâme afin de m'offrir le plus beau cadeau du monde à ses yeux.

Mon chien qui me réveillait à 4h du matin pour me balancer sa gamelle d'eau dans la figure "Eh meuf, tu fais quoi là ? Tu pionces alors que j'ai plus d'eau ? Tu déconnes!".

Mon chien jaloux qui ne supportait pas que j'en touche un autre et me faisait copieusement la gueule ensuite en me présentant ses fesses.

Mon chien délicat qui allait faire pipi dans la douche quand elle n'avait pas pu se retenir.

Mon chien qui n'aimait pas les câlins mais qui me sautait dans les bras lorsque je la retrouvais après quelques jours d'absence et passait son temps à me mater où que je sois. J'appelais ça sa vision périphérique.

"Sonia, tu peux pas arrêter de trimbaler ton chien partout ?". Non. Je ne peux pas et je ne veux pas.

Mon chien qui n'en était pas vraiment un car elle n'a jamais aboyé de sa vie.

Mon chien sorti des poubelles de la Guadeloupe et qui a fini snob et prétentieuse.

Mon chien qui mettait sa truffe dans mon cou pendant que je conduisais et regardait la route avec moi. Je pensais qu'on allait encore le faire longtemps. Regarder la route ensemble.

Mon chien pour lequel je préférais faire des heures en train plutôt que de prendre l'avion. Ou alors il aurait fallu m'autoriser à voyager en soute moi aussi, avec elle.

"C'est bizarre, même quand normalement on n'aime pas les chiens, Maya on l'aime".

 

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Maya qui refusait de se nourrir. 

Faire le choix. Passer le coup de fil.

"Fais-le un peu trop tôt avant qu'il soit trop tard". Merci à L. & Zazou mes amies, et Damien aussi...

Les gens qui appellent et demandent s'ils peuvent passer dire au revoir.

Moi qui ne réalise pas, qui manque de tomber.

Des poils que l'on coupe. Pour les garder.

 

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Se souvenir longtemps de ce regard.

"Merci Sonia, c'est difficile de te laisser, mais j'étais très fatiguée tu sais".

Partir lorsque son ventre se soulève encore.

M'imprégner de son odeur et de la douceur de ses poils. Longtemps. Ne jamais oublier ce contact.

Se retrouver dehors, sonnée, soutenue par A. pour m'empêcher de m'écrouler.

Rentrer.

Le vide.

L'absence.

Le manque.

 

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La voir partout, la sentir. Douleur inquantifiable et viscérale.

Oublier ses automatismes.

"Je dois sortir le chien".

Quel chien ? 

Ce n'était pas un chien. Ce n'était pas juste un chien. C'était Maya.

Une partie de moi.

"Sa mission sur terre auprès de toi est terminée, elle est encore là mais sous une autre forme".

C'est tout ce que je lui ai dit dans l'oreille avant qu'elle ne parte.

Que je l'avais aimé d'un amour inconditionnel, absolu et illimité.

Qu'elle avait comblé ma vie de bonheur inexplicable et d'amour indicible.

Que je ne l'oublierai jamais.

Que je l'aimerai toujours grand et fort comme l'Univers et qu'elle devait bien faire la connasse là-haut avec Bunny partie tout juste 4 mois plus tôt jour pour jour. Elles n'avaient jamais pu se saquer mais se toléraient.

Elles se sont bien foutues de notre gueule à Stéph et moi. La sienne est partie en mode tonneau et la mienne en mode Sahel. Là où elles sont, elles doivent ricaner en se mangeant des plaquettes de chocolat et des cornets de glace.

 

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"Fais le un peu trop tôt avant qu'il soit trop tard".

Tout le monde m'a dit que c'était le bon choix.

Certainement.

Pour Maya.

 

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Moi je suis juste une coquille vide, un verre brisé... On ne m'a pas appris à vivre sans elle. 

 

 

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