(*) l'expression n'est pas de moi, mais d'Elise (elle se reconnaîtra...).
Petit à petit, à force de vous parler de mon addiction au Running, mine de rien, y en a chez qui l'idée fait son chemin... Sans forcément en parler, sans nécessairement commenter les billets au sujet de la Course à Pied, sans peut-être même s'y intéresser plus que ça.
C'est peut-être normal, après tout, certains qualifient ce sport "d'égoïste". C'est un travail entre toi & toi-même (avec l'aide de quelques personnes parfois, souvent, ou pas du tout).
Il y a les moments de doute, la souffrance, l'euphorie, les pleurs, la flemme, le courage, le dépassement de soi, etc.
Une somme de petites choses qui font qu'au fur et à mesure, parfois, comme moi : on devient complètement accro.
Les 25 Clichés de la Course à Pied (très très drôle, et très très vrai !)
Et puis un jour, je reçois des messages...
En voici 3. Complètement différents, mais ayant tous en commun quelque chose : j'ai été extrêmement touchée, et je ne m'y attendais pas.
(je mets les Dossards à gagner à la fin du billet).
Marie
"Voilà, je suis officiellement semi-marathonienne"
Un grand merci Sonia, c'est en te lisant que j'ai compris que c'était possible.
C'était au Luxembourg, à la frontière allemande. Le parcours est réputé "plat" mais c'est un vrai "faux plat'...
Sonia, je te l'avais laissé en com' sur ton dernier post - sous mon pseudo . C'est le billet dans lequel tu racontes ton premier marathon qui a causé un "déclic". Tu racontes tout ça d'une façon qui montre ta progression, tes efforts, et c'est surtout ta conclusion qui m'a marquée, quand tu dis "finalement c'est possible", ou quelque chose d'approchant. A force de te lire et de te voir franchir des distances de plus en plus longues, je me suis dit "finalement moi aussi". Je caresse l'idée d'u marathon depuis longtemps mais sans rien faire pour que ça se concrétise - maintenant ça devient une vraie possibilité. Tes billets sont encourageants.
Pour la course en elle-même: j'ai passé une semaine "mamie": une sortie le lundi soir de 11.5 km, et plus rien car je craignais les courbatures ou douleurs. La course du lundi soir m'avait un peu endolorie au niveau du genou et des tendons d'Achille, j'ai opté pour le repos complet. je pense que c'était une erreur, la prochaine fois je ferai une sortie le mercredi soir avant une course le samedi ou le dimanche.
Pas de sorties le soir, couchée tôt, levée tôt, alimentation à peu près surveillée (pour moi: pas de gluten, pas de lactose), des pâtes ou équivalents les trois jours précédents l'épreuve. Un dîner léger la veille (je garde un très mauvais souvenir de mon dîner de pâtes sans gluten la veille de mon 10 km), un dimanche matin en cuisine histoire de "réveiller la machine" (je ne sais pas pour les autres, mais si je commence ma journée en bouquinant au lit avec un thé, je suis perdue pour la cause...). Pas d'appétit... J'attendais d'avoir faim, ça a fini par des œufs brouillés et une mangue vers 11h30 (je cours d'habitude à jeun, mais là ça me paraissait assez peu raisonnable vue l'heure de départ et la distance).
Stress pour récupérer mon dossard car beaucoup de bouchons sur les routes.
Puis je me suis préparée, physiquement (équipement) et moralement (j'essaie de méditer avant le départ, de "descendre à l'intérieur"). J'ai écrit sur un petit morceau de papier le nom de ceux pour qui j'allais courir (mon père décédé et ancien coureur, ma nièce qui a un petit ennui de santé et que ça enquiquine) en leur demandant de m'aider. Papier que j'ai glissé entre mes médicaments anti-allergie, dans ma bretelle de soutien-gorge.
Je suis descendue vers la ligne de départ, bien sûr incessantes envies de faire pipi, de boire... Il faisait 28°, j'appréhendais la course par une telle chaleur, moi qui m'entraîne à 10-15° ces temps-ci...
Le départ a été donné, je me suis vite faite dépasser par le troupeau.
Vus la chaleur, le soleil, j'ai failli déclarer forfait au deuxième kilomètre.
Au quatrième je me disais que je pourrais peut-être demander la Croix-Rouge de me ramener en ambulance.
Au sixième je me suis arrêtée pour baisser ces fichus manchons de contention, qui chauffent plus que des Damart (je sais quoi mettre quand j'aurai froid aux pieds l'hiver dans mon lit).
J'ai marché, maudit le soleil, bu à tous les ravitaillements (je ne bois pas normalement sur 10 km), pris une douche toute habillée sous le portique. J'ai couru, râlé, sué, pleuré, maudit le ciel et tous les enfers.
J'ai atteint les 10,5 et le portail de demi-tour.
Marché jusqu'au 11ème kilomètre. Bu, couru, marché.
Au 12ème je me suis dit que j'avais jamais fait une telle distance de toute ma vie, et que j'allais aller chercher le reste.
Jusqu'au 15ème kilomètre ça a été. Puis j'ai marché, couru, bu, pleuré, etc... J'ai envoyé gentiment promener la Croix-Rouge, la Fédération et toutes les voitures-balais qui me disaient "vous arrêtez ? On vous ramène ?". Et moi de leur dire "jamais ! On se revoit après la ligne d'arrivée". Curieusement, leur proposition d'abandonner m'ont dopée.
Au 18ème j'ai rattrapé un monsieur qui trottinait gaiement devant moi, marchant, trottinant, marchant... Je l'ai remercié d'être là pour me donner le courage de continuer, il m'a dit "alors je vais m'accrocher pour vous" - et il s'est remis à courir. Puis à marcher. Puis à courir.
Au kilomètre 19, il y a eu une chouette chanson dans mon Ipod, j'ai repris la course.
Au kilomètre 20 un copain est venu me chercher - en courant. Plus possible de m'arrêter, de marcher - c'est en courant que j'ai franchi la ligne.
J'ai pleuré en la franchissant, émue d'avoir relevé le défi.
Oui, j'ai mis 2h56, oui, j'étais avant-dernière, mais bon sang, je l'ai fait. Malgré tous ceux qui me disaient que c'était impossible, trop ambitieux, que je manquais d'entraînement (ce qui est vrai), que j'allais me blesser (non), etc.
Alors oui, j'ai eu mal, j'ai voulu abandonner, c'était dur, c'était long, il faisait chaud, il y a eu des malaises, des forfaits, des abandons... Mais pas moi. Et mes larmes à l'arrivée, c'était la fierté et le bonheur à l'état pur, parce que c'était la plus belle des victoire; la mienne, sur moi-même.
Tout a commencé par une sortie de 3 kilomètres...
Sonia : oui, tes billets courses, ça marche ! Et j'ai toujours hâte d'en lire un. Si tu veux te servir de mon billet chez toi, avec plaisir.
Céline
Alors je l'ai fait... J'ai fait deux erreurs de débutante: premier tour de 10km trop vite, je me suis cramée... À 16km j'avais plus rien, plus de jambes, et ces murs de 2km en plein cagnard, j'y ai laissé mes tripes... J'ai fini au mental, j'ai mal géré mon hydratation (ma casquette était blanche de sel en arrivant), j'ai passé le portique à 2h18 sur mon chrono. En larmes. Humilité de se croire meilleure que l'on est, fierté d'avoir relevé le défi.
Je vais raconter, maintenant que c'est posé, ce semi-marathon.
Déjà, j'ai repris la course à pied fin avril, j'ai fait un premier 10 km le 1er août où j'ai tenu mes objectifs, un 10 en une heure.
Puis je me suis testée sur plusieurs longues sorties, ça allait, j'étais bien... J'ai arrêté de fumer le 20 août. J'ai gagné 30 secondes sur le 1000 mètres, descendant régulièrement à 5'45 du kilomètre lors de mes sorties 10.
C'est donc avec tout ce bagage que je m'inscris donc pour le semi-marathon de Toulon. Du semi, j'en ai déjà fait, un, à Dakar, il y a 4 ans et demi, j'étais supra entraînée. Mais c'était il y a 4 ans et demi...
Je pars confiante. Mais vraiment. Un semi ouais ça va tranquille, la blasitude de la fille. Je prépare mes affaires, depuis des semaines je sais que ce semi sera pour Alice, un ange qui nous a quitté le mois dernier, une jeune fille que j'ai eu la chance de rencontrer et dont je garde le souvenir d'une joie de vivre débordante et une beauté à couper le souffle... Petite Alice, je courrai pour toi !!
Jour du départ. Je fanfaronne avec mon ami Thierry, ouais je le tiens en 2h05 le semi...
Premiers 10. J'ai des ailes sous les semelles. Je snobe les ravitos, en autonomie avec mon CamelBak. Je m'enferme dans ma bulle avec mon iPod. En gros je suis en mode connasse. Une côte de 2km ? Je pousse dedans. Une descente ? Bras spaghetti et je réamorce en puissance. Je CROIS que je fais un entrainement de 10. Mon corps le croit. Mon esprit le croit.
Je passe les 10 en moins d'une heure, calcul rapide, ouais ça fait le semi en 2h08, haha je tiens mon objectif, trop bien !!! J'ai un melon pas possible. Je double je double et ça me galvanise.
A 10km les 3/4 des gens s'arrêtent (c'était un 10 et semi), je me retrouve avec d'autres pointures...
Ok. 11, 12, ça déroule, ça déroule c'est ombragé, c'est du plat. Ravito du 14. Je déboite les écouteurs, je m'arrête au stand. Tiens, des vrais gens qui me parlent. "Bon courage ! C'est super !" Ouais ouais, 14 ça va, déjà fait, je suis laaaaarge dans mes temps. Je snobe les fruits secs.
15, je réattaque la côte une seconde fois. Je l'ai faite tout à l'heure, c'est bon !! Ouais, sauf que j'ai pas assez bu. Ma solution électrolytique à wattmille boules, elle est toujours dans le Camelbak. Je bois. Beaucoup. Trop. J'ai envie de vomir.
16. Je n'ai plus de jambes. Je continue de monter. je bois encore (mais POURQUOI n'y a t'il pas de putains de ravitos !! je veux voir des vrais gens, qu'on m'aide !!!!). Le soleil est brûlant. Mon lycra est brûlant. Je pense (véridique) à la différine qui doit brûler mes joues car je n'ai pas mis assez de crème solaire... J'ai la bouche sèche.
17. Je sors une barre énergétique. Je mange en courant. Ça me coupe le souffle. Le paysage est sublime mais je ne l'apprécie pas... Je suis brûlée par le soleil, déshydratée, cramée, je dévisse complètement. Comme en escalade. Je tombe de moi-même, de mon piédestal...
18... Je marche. Je me fais doubler par toutes les dames que j'ai snobées tout à l'heure. Une reste à ma hauteur et m'encourage. J'ai les larmes plein les yeux. Je pense à la douce Alice, je vois son visage, son sourire...Courir pour Alice, courir pour Alice, courir pour Alice...
Je n'ai aucun souvenir du 19eme kilomètre. Je me rappelle juste du panneau 20 au détour d'un virage.
20. Je reprends la course. Je REPRENDS LA COURSE, BORDEL. Je me pousse. Les jalonneurs m'applaudissent. Je sors mes tripes et mes boyaux, je pose mes couilles sur la table. J'y vais, bordel, j'y vais, je vais le passer, le portique.
21. Tout le monde crie. C'est la fin. Je me pousse en dehors de moi même. Je vois le portique au bout. J'attaque la dernière ligne droite, A FOND. Je pleure. Je pleure comme un gros bébé qui appelle sa maman... Je le passe, le portique, en larmes, trempée, brûlée, en souffrance... Je m'effondre sur une chaise pour enlever ma puce. De l'eau, de l'eau, de l'eau... Je récupère mes esprits... je pèse mon sac, je n'ai pas bu la moitié de ma boisson. J'ai enchaîné les erreurs. Je me suis pris pour une autre personne. Je ne suis pas restée moi même. Mais, à trop vouloir essayer d'être quelqu'un d'autre, on en oublie qu'ils sont tous déjà pris... Voilà la leçon que j'en tire. Sois humble. Toujours. Tout le temps.
En tout cas j'ai énormément appris sur moi, sur ce que je peux donner, en gros je me sens comme transcendée, et j'ai été touchée par la grâce de l'ange pour lequel j'ai couru .
L'humilité c'est la leçon que j'en tire : tu vas au bout de toi même et tu apprends juste à te taire et à progresser. L'esbroufe c'est pour ceux qui restent dans leur canapé.
Franchement, y'avait deux personnes qui ont couru ce semi, une prétentieuse sur le premier 10, et moi sur le deuxième.
Mon papa a commenté sur mon mur FB "la prochaine fois fais-le en 2h"... On comprend pourquoi j'étais pas contente de mon temps. J'ai été élevée dans l'optique de toujours, toujours faire mieux. La course est thérapeutique, parce qu'on ne peut pas se renier et croire qu'on va être quelqu'un d'autre. On est juste face à soi même. Tout seul. Puis je m'arrête là parce que je vais pleurer.
En tout cas la course, pour moi c'est une vraie thérapie. J'ai eu un premier semestre 2014 catastrophique sur tous les plans (professionnel, privé, santé, tout est parti en live dans ma vie) et j'ai tout raccommodé à coup de kilomètres avalés... Je crois que j'ai vraiment trouvé MON sport, ma thérapie, sans doute moi-même aussi !
Mon mari a dit : "comment mange t'on un éléphant ? Bouchée par bouchée". Voilà.
Bouba
Bonsoir Sonia,
Aujourd’hui je voudrais t’adresser un grand merci. Il y a 6 mois, je me suis dit que moi aussi, je pouvais me bouger physiquement. En juin, je courais 5km et j’étais heureuse.
Puis je me suis lancé un défi.
Et juillet, j’ai couru plus longtemps.
En août, j’ai couru plus vite.
En septembre, je me suis préparée.
Et dimanche, j’ai couru le Paris-Versailles. Et je l’ai terminé, avec le meilleur temps que je n’aurai jamais pu imaginer.
Un grand merci à toi, de partager ta passion, tes interrogations, ton parcours – ça m’a vraiment encouragée, et décomplexée face aux « Hulks » de la course. J’ai bien couru, et je me suis amusée – j’ai hâte de continuer !
Donc merci à toi, et bonne continuation pour la suite !
(ELLE L'A FAIT EN 1h31 LA GAMINE !!!)
Les 3 gonzesses, je voudrais juste vous dire que je ressens une de ces fierté pour vous !!!
U Rock, girls !
Et ces Dossards à gagner ?
Ben voilà, c'est juste histoire de te dire que oui c'est possible (voir les preuves plus haut).
Grâce à Baume du Tigre, dont j'ai déjà dit le plus grand bien ICI, la dame qui est la représentante officielle en France est tombée sur mon billet à ce propos, et voudrait donc me remercier en offrant 2 Dossards pour... LE MARATHON DU BEAUJOLAIS ! (ils sont partenaires).
Alooooooooooors, ne tremble pas... Ce sont 2 Dossards pour la course de ton choix :
- Le Marathon (42,195 km)
- Le Semi-Marathon (21 km)
- Le 12 km
Cela se déroulera le Samedi 22 Novembre 2014. Toutes les arrivées se font à Villefranche-sur-Saône.
Quant à moi, je ne pourrai malheureusement pas y aller pour cause d'autres engagements.
Mais que tu sois dans la région du Beaujolais/Rhône-Lyon (ou pas), je ne peux que t'encourager vivement à aller vivre ce moment très très sympa !
D'après les photos, ça a l'air bien cool :)
Les gagnants disposeront d'un accès "VIP" à la tente Baume du Tigre :)
Aka, qu'ils pourront s'y restaurer et bouare en toute tranquillité, avant & après la course. Il sera également possible d'y déposer ses affaires (ce qui est plus pratique que d'aller faire la queue ailleurs).
Si tu participes au Concours, fais juste (s'te plaît) en sorte de bien vérifier que tu seras disponible à la date indiquée, que tu as checké les histoires de billets de train et d'hébergement (non offerts).
Edit : le Concours est clôturé.
Les gagnants sont "Boire ou Courir" & "Tortue Trail".