(*) ce qui peut s'adapter également aux : représentants de toute sorte, agents EDF/GDF & Co, ramoneurs, démarcheurs, vendeurs de calendriers de fin d'année, etc.
Bon, j'tape cette note sur un mode léger, passque sur le coup je l'ai pris à la rigolade, mais avec le recul : je ne rigole pas du tout.
Loin de moi l'idée de vous faire basculer dans la psychose, et je ne veux pas faire de généralités, mais ce qui m'est arrivé dernièrement me pousse à ouvrir l’œil...
Dernièrement, et très tôt le matin, avant de partir travailler, v'là que j'étais dans la rue afin que Maya de Bencouscous puisse effectuer sa promenade du début de journée (pour le milieu de journée, j'ai une dog-sitter, mais ça c'est une autre histoire).
Précision importante : je pense faire preuve de beaucoup de civisme en matière de "j'aime mon quartier, je ramasse". Les personnes qui ne ramassent pas, en général, je suis la première à aller les voir en leur disant : "mmm... Pardon Monsieur, Pardon Madame, mais je crois que vous avez oublié quelque chose derrière vot' chien...".
Après, les gens font comme ils veulent, je m'en fiche. C'est le choix de chacun.
Bon, il s'est trouvé ce matin-là que : les cordonniers sont les plus mal chaussés.
Pourquoi est-ce que je n'ai pris qu'un seul sac à popo, juste le jour où Maya a décidé de faire deux fois ? Aucune idée. Ya des matins comme ça... Bref (la paille dans l'oeil du voisin, la poutre qui est dans le tien, toussa...).
L'air déconfit, j'me dit dans le dedans de moi-même : "Merde" (c'était le cas de le dire).
Et je m'apprête à faire ce que je déteste : partir le nez en l'air, avec la mine de celle qu'a rien remarqué (c'est pas bien, c'est mal, c'est très mal !).
C'est là qu'un type est venu me voir. Un type avec l'air pas aimable du tout.
Il sort rapidement une carte de Policier. Une carte de Gardien de la Paix (il se trouve que je sais à quoi ça ressemble). C'était l'ancien modèle, format A5 (or, elles commencent à être remplacées par des Cartes en format Pass Navigo - genre carte de crédit si tu veux).
Sa carte, je la sentais pas... Y avait un truc qui clochait...
Il me dit : "blablabla... Vous avez commis une infraction".
Je ne cherche pas à discuter (je suis en tort, j'ai fait une conneurie, ça ne sert à rien de parlementer et d'argumenter), et réponds : "Je suis d'accord. C'est une incivilité de ma part".
Mais le mec, je ne le sentais pas du tout du tout... Il portait des dreadlocks (ce dont je me fiche hein, entendons-nous bien, j'ai rien contre cette coiffure, c'est juste pour décrire), mais dans la Police, j'ai jamais vu...
Il dit : "Vérification d'identité !".
Je réponds : "J'ai rien sur moi. Juste ma gueule". (je suis pas une rebelle face à l'autorité, mais c'était vrai).
Il demande : "Vous habitez où ?".
Moi : "Chez des amis". (pourquoi est-ce que j'ai répondu ça ? Aucune idée...)
L'air menaçant : "C'est quoi l'adresse ?".
Je suis restée silencieuse.
Là, il a sorti un petit carnet à spirale où il y avait déjà visiblement des noms écrits dans tous les sens (où était le carnet à souches avec les Amendes ?), et il m'a demandé de décliner mon identité.
J'ai donné un faux nom (oui, j'assume, mais il y avait vraiment un truc qui n'allait pas...).
Ensuite, il m'a redemandé mon adresse (j'en ai également donné une fausse).
Puis il a demandé : "Mais... Ce chien... C'est bien le votre, non ?".
En priant qu'il ne regarde pas la médaille de Maya où tout était écrit dessus : "Lui ? Jamais vu... Connais pas... Chaipas qui c'est" (pardon ma fille, pardon... Et en plus, j'te fais passer pour un mec).
C'est là qu'il est devenu de plus en plus bizarre, genre guerre psychologique, tentative de déstabilisation, tu vois ? : "Emmenez-moi chez vous. Vous allez prendre votre pièce d'identité et me la montrer !".
Moi : "Non. Je vous ai déjà dit que j'étais chez des amis. C'est... Compliqué".
Lui : "Ah bon ? Vous ne savez pas où vous habitez ?".
A part savoir à quoi ressemble une carte de Policier (donc : pas la sienne), ya un truc qui a jailli dans mon esprit : un Gardien de la Paix en civil avec des dreadlocks ne donne pas d'amendes pour des crottes de chien. Ce sont soit des agents de surveillance mandatés par la Préfecture de Police et disposant d'une carte estampillée "Inspecteur", soit des Inspecteurs de Sécurité. Par exemple, à Paris, ce peut être des Agents/Inspecteurs de Salubrité du CAPP (Centre d'Action pour la Propreté de Paris), mais il y en a dans tous les départements de France. Ils peuvent verbaliser en tenue civile ou en uniforme.
Et surtout : en aucun cas, ils n'ont le droit de se rendre chez les gens. Ils n'ont pas le droit de rentrer chez eux, même sous le prétexte de vérifier une identité.
Imagine si j'avais été naïve ?
Imagine si j'avais cru à sa carte ?
Imagine si je l'avais fait rentrer chez moi ?
Dans la matinée, j'ai téléphoné à mon Commissariat qui m'a bien confirmé que cette histoire puait gravement du cul.
Et : en cas de non-présentation de la carte d'identité, l'Agent peut appeler le Commissariat afin que la vérification se fasse sur place, ou directement au Poste. Mais rentrer au domicile des personnes : no way. Ils ne sont pas autorisés à faire ça.
Les Inspecteurs mentionnés plus haut ne peuvent pas percevoir d'amende sur place (c'est 35€ l'infraction). Je précise que le type ne m'a pas demandé d'argent dès le moment où je lui ai dit que je n'avais rien sur moi...
Tu penses bien que j'ai averti la dog-sitter, les p'tites vieilles du quartier, les copains de chiens...
NB : si vous vous faites verbaliser parce que vous avez commis une incivilité (même pour avoir jeté un truc dans la rue, oui c'est possible), ne tombez pas dans la psychose car la personne en face de vous est généralement habilitée à le faire, mais... Faites attention quand même... (c'est la même chose si ça sonne à votre porte).
Lecteurs de la Maison Poulaga : s'il y a des inexactitudes dans ce billet, n'hésitez pas à me reprendre, car je ne veux vexer personne, hein :) (j'ai vérifié avant, mais on ne sait jamais, j'ai pas la science infuse).
Enfin... J'peux dire que dorénavant, j'ai au moins toujours 3 sacs sur moi. Ça m'apprendra !