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courir sur sol boueux

  • J'ai testé pour toi : la Course de l'Horreur (aka : le Trail) !

    Gens, ya des jours, on ferait mieux de rester dans son lit.

    Le Dimanche, en général, à 7h du matin : les gens normaux ils dorment.

    Moi, le Dimanche, à 7h, chuis déjà dans ma wature, maquillée (ouais), coiffée (ouais) et en tenue de sport. Au taquet pour faire 50 km afin de me rendre sur le lieu d'une course officielle.

    On m'aurait dit ça ya 1 an, j'aurais rigoulé en disant : T'es fou toi ? Courir ? Se lever tôt un Dimanche pour aller faire du Sport ET TRANSPIRER ???

    Ben voualà, ya que les abrutis qui ne changent pas d'avis... (sauf que je suis certainement une abrutie, car se coiffer avant d'aller courir, ça ne sert strictement à rien).

     

    Chuis addict à la Course à Pied. La Bigorexie que ça s'appelle. J'ai effectué le test : ya pas à pondre une pendule, c'est vrai... Je fais des tests comparatifs de chaussures, je débute une collection de tours de cous, les chaussettes spéciales n'ont plus de secrets pour moi, j'te cause de collants de compression et de séances de fractionné...

    J'écoute Saïmeune-Hulk qui me dit qu'il faut laisser reposer le corps. Donc je ne cours que 4 fois 1h30 par semaine.

    Je n'appelle plus ça du Jogging : mais du Running. Chuis foutue.

     

    En général, les Courses Officielles, c'est le Dimanche, et j'essaye de les faire dans Paris ou en très proche banlieue.

    Là, tout est de la faute de cette lectrice (qui se reconnaîtra :) ) et qui m'a envoyé un lien disant qu'il y avait une Course de 15km organisée dans un magnifique Château : Vaux-le-Vicomte.

    Mais elle, c'est ballot, elle avait piscine à cause de ses enfants à garder, elle pouvait pas y aller.

    Aucun souci, j'ai motivé ma Collègue Nina (qu'est aussi accro que moi et qui vient tout le temps maintenant), et on a également emporté avec nous sous le bras : nos 2 Collègues Italiens Giuseppe & Paolo, une cousine, une meilleure amie, et une autre copine qui voulait juste faire Pom-Pom Girl.

    J'embarque un des Italiens dans ma Smart, et les autres se tassent à 5 dans une aut' wature.

     

    Jusque là ça partait bien. Très très bien.

    L'Italien avait apporté une grosse plaque de chocolat et a décrété qu'il fallait la manger pendant le trajet.

    J'y ai dit que c'était pas génial, mais que ça se faisait plutôt après.

    Comme je suis un être faible, on a donc boulotté la plaque (géante) de chocolat.

     

    Une fois arrivés au Château, v'là qu'on se retrouve dans un lieu magnifique, avec un super gros soleil qu'était posé là.

    Froid qu'il faisait. Mais c'était tellement beau comme environnement (soupir). Ah qu'est-ce qu'on était bien, Tintin...

     

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     Crédit Photo : Dominique Bruneau

    Oui oui, c'est bien moi au premier plan...

    Mais ne te fie pas aux apparences, ceci était le seul endroit sec sur quelques mètres...

    Mimine a poétiquement déclaré en voyant la photo : "Quelle splendeur, on dirait que tu cours autour d'une Abbaye Cistercienne et que tu es en méditation..."

     

    Au taquet, et aussi excités que des acariens au Salon de la Moquette, on se dit qu'on va vivre un super moment, d'une très grande intensité.

    Et v'là qu'on est partis pour faire les 15km.

     

    On se voyait déjà gambadant joyeusement dans la campagne bucolique...

     

    vaux1.jpg

     Crédit Photo : Dominique Bruneau

     

    C'est là que les choses se sont gâtées. Et on peut même dire : ça s'est carrément barré en couilles.

     

    Au début, pourtant ça se passait bien, le peloton gravement motivé, et tout.

    Et devant le Canal : l'arrêt total du troupeau (bêêêhhh) de 700 Coureurs.

    Le Monsieur organisateur a dit : Alors là, va falloir faire attention... Il a beaucoup plu ces derniers jours, ya... Euh... Comment dire ? Ya de la boue... Pour ceux qui sont équipés de chaussures de Trail, ça ira. Mais pour les autres... Euh... Bon courage... Et faites attention à ne pas glisser...

     

    C'est là qu'on aurait du se méfier.

    On a a attaqué une vachement grosse côte (même plus peur de ces bêtes-là, je fais tout comme elle a dit Cerise : tirer sur ses bras, exagérer ses mouvements, ne pas trop solliciter ses jambes, et ne rien changer à son allure).

     

    A la fin de la côté, c'est devenue : l'Enfer.

    Des kilomètres et des kilomètres... de boue...

    De la grosse vase, de la bouillasse, des sables mouvants, des flaques géantes, tout c'que tu veux, en voici en voualà ! Pas un seul coin sec.

     

    Devant : des gens qui essayaient de naviguer tant bien que mal. Mais rien à faire : tu t'enfonces à chaque pas dans du bien gras.

    J'ai pensé dans le dedans de moi-même : Mais c'est quand est-ce qu'on court en fait ?

     

    Giuseppe m'a dit : Mà yé né souis pas équipé, c'est pas possibilé dé courir là-déssous !!!

    J'ai répondu : Je crois qu'on va souffrir...

     

    Et on a bien souffert, crois-moi !

     

    Devant, j'ai vu Nina carrément perdre sa godasse et se retrouver le pied à l'air (la chaussette était partie avec). Impossible de désincruster la basket du bourbier, c'est un mec qui est venu l'aider...

     

    Moi je me demandais : Mais qu'est-ce que je suis venue faire dans cette galère ??? C'est pas de la Course, ça ! C'est de la survie en milieu hostile !

     

    Derrière : la Cousine de Nina qui peinait comme pas permis et skiait plutôt qu'autre chose.

    Et cette joyeuseté sur plusieurs kilomètres.

     

    A un moment, ya un Caméraman qui filmait la Course qui est venu me causer (tu parles qu'il était bien en bottes, lui, pas fou, il avait prévu le truc et pensait à son matos) : Alors Mademoiselle, vous vous éclatez ?

    Moi (très énervée) : Ah non non, pas du tout !

    Lui : Vous avez l'habitude de faire des Courses ?

    Moi : Oui, plein ! Mais pas des comme ça. CA c'est du Trail ! Ya grosse compote, on ne nous a pas prévenus !

    Lui : Et que pensez-vous du cadre ?

    Moi : C'est beau, c'est très beau.

    Lui : Alors, vous passez un bon moment ?

    Moi : Vous avez vu comme j'essaye de me concentrer pour ne pas tomber ? Nan, franchement, je n'y prends aucun plaisir !

    Lui : Mais l'environnement est magnifique, n'est-ce pas ?

    Moi : Ecoutez... Vous voulez que je vous dise ? OUI, c'est un HONNEUR de pouvoir courir à Vaux-le-Vicomte ! Mais présentement, là, le Château on ne le voit pas ! Ya QUE la bouillasse à perte de vue... D'ailleurs, on ne court pas, on glisse... Regardez, ya un mec qui vient de se gaufrer la gueule... Mais j'ai pas dit que c'était de vot' faute, hein...

     

    Comme a déclaré ensuite ma copine Stéph : une chose est sûre, je ne serai pas dans la Vidéo Souvenir :)

    (nan, j'y suis pas !) 

     

     

    Que rajouter de plus ami-lecteur ? Malgré les belles z'images ci-dessus : Une horreur...

     

    Pas d'arche de Départ, ni d'arche d'Arrivée.

    Quand la Cousine est arrivée, elle a demandé : Je m'arrête où ?

    Nous on a répondu : C'est free-style ! Où tu veux et comme tu le sens !

     

     

    V__2136.jpg

     

     

    En parallèle, ils ont fait un truc super intelligent : faire partir la Course des gosses en même temps que ceux du 15km terminaient.

    Un joyeux bordel où il fallait slalomer pour ne pas percuter un môme, ou tous les parents stationnés devant le départ/arrivée qu'on sait pas vraiment où c'était...

    Une mère de famille est venu voir Nina qui tentait d'arriver : Mademoiselle, vous pouvez prendre ma fille avec vous et l'emmener jusqu'au bout ?

    Nina a répondu : Ben je sais même pas où elle est l'arrivée ! Nan mais j'ai déjà 15km dans les pattes, tu crois que j'ai que ça à faire ?

    Nina c'est une fille super gentille en temps normal. Mais pas quand elle a crapahuté dans la gadoue pendant 2 heures (j'peux te garantir que ça transforme n'importe quelle personne en boule de nerfs).

     

    Et Nina, elle s'est écroulée dans mes bras en me disant : Ils ont cru que je faisais la Course des Poussins, je veux mourir !

     

    poussins.jpg

     Crédit Photo des minous : Dominique Bruneau

     

     

    Après, on est tous allés sur le Parking pour se changer, vu qu'on était trempés jusqu'aux os.

    J'te prie de croire que tu oublies toute pudeur, et t'es tellement heureuse d'enfiler des vêtements secs, que te retrouver en slip devant tes collègues ne pose absolument aucun problème !

    L'état de ma voiture ? Un carnage... J'en ai eu honte d'avoir du l'apporter à la révision dans cet état.

    Le garagiste m'a dit : Mais qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'elle soit aussi dégueue ? 

    Moi : J'l'ai emmenée faire un Trail...

    Lui : Ah ben elle a kiffé, hein... Elle a fait le Trail à votre place ? Je sais pas par quel bout la prendre, y en a autant dedans que dehors...

     

    Une fois sur le chemin, il commençait à faire faim.

    Giuseppe a téléphoné à Paolo et ils ont dit des tas de trucs en Italien.

    Giuseppe, il m'a dit : Ya Paolo qué veut aller déjouner dans oune endroit "clache". Il a réservé pour 14h.

    Moi : Classe ??? Dans l'état où on est ? On va se faire jeter à la rue sans pain !

    Giuseppe, il a répondu : Paolo il dit qué faut aller faire la douche.

    Moi : Si je rentre chez moi prendre une douche, concrètement, je ne ressors plus...

    Giuseppe, il a dit : On est des Italiani, on peut pas né pas aller dans les ristorante claches et bien habilléchs...

    Moi : Ouais, et nous on est Français. On est Dimanche, on est TOUS dégueus, suants et puants.

     

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      Crédit Photo : ma gueule

    RIP les Mizuno...

     

     

    A 15h, tout crottés qu'on était (et avec la bonne odeur de renard faisandé qui va avec), on a tous atterri dans un restaurant "très clache" : le Mac Do.

    Giuseppe il s'est endormi dans ses frites en déclarant "yé né veux plous jamais courir dans oune Château, même si c'est très beauch".

    Paolo il a dit qu'il voulait aller faire "toutes les Courches dé Pariche, mà pas des comme chelles-là pachque ch'était trop digoulache".

     

    Le premier qui me cause du Mud Day : je le tape. C'est le gros délire de Sandra, ça... Elle est folle : aller se tremper dans un bac géant rempli de glaçons, et ensuite ramper sous des barbelés. CA : jamais !

    Sandra, auteur de la phrase du mois : Sonia, qu'est-ce que tu fais entre le Semi-Marathon de Paris et l'Eco Trail ? Nan, passque ya mon père qui cherche quelqu'un pour l'aider à couper du bois...

     

    Je rappelle que si tu veux venir courir avec moi (même si tu n'as jamais couru de ta vie, et que tu ne peux faire que 5 minutes), c'est gratuit, et tu peux t'inscrire à la séance ICI.

     

    Au final, même pas dégoûtés, on est tous inscrits à l'Eco-Trail de Paris (et aussi à la Course du Château de Versailles).

     

    Samedi, 9h du matin, on a entraînement dans la Forêt pendant QUATRE HEURES avec les Coachs de l'Eco-Trail.

    EDIT : Pire que Dimanche dernier !

    De la bouillasse jusqu'aux chevilles, des flaques géantes, des chaussettes trempées, des ravins glissants, un Groupe de 20 gentils Hulks (inutile de te dire que j'étais toujours à la ramasse, derrière), des côtes carrément verticales à grimper dans la position très classe de "la grenouille".

    Bien obligée de les suivre, car je n'aurais jamais pu retrouver le chemin de retour toute seule !

    Plus de cuisses... Je crois que je n'aime toujours pas le Trail. Pourquoi est-ce que j'y retourne ? Je ne sais pas...

     

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    En plus fun, on va aussi bien rigouler à la Color Run le Dimanche 13 Avril !

     

    Bigorexie...