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  • Dernier jour du Raid des Alizés en Martinique : le Run & Bike, et ce que j'ai appris de cette incroyable aventure.

    Le matin de la dernière épreuve, j't'avoue qu'on était encore bien toutes sonnées de la veille...

    Les traits étaient tirés, les corps fatigués...

    La p'tite Miss Bourgogne (Marie) m'a dit : "Tu sais, je suis une solitaire normalement...".

    J'ai répondu : "Mon p'tit bouchon... Moi aussi je le suis... Là c'est l'aventure qui est comme ça... Ya pas de récup' entre les épreuves, on est TOUTES ensembles, on ne dort pas dans notre lit confortable après une bonne douche bien chaude, il y a toujours du monde. On a signé dès le départ pour ça. Si tu veux t'isoler un peu, tu peux quand même le faire, même pas longtemps. Juste 30 minutes le matin avant le "feu", ça suffit !".

    Tu vois dans la vidéo cet esprit que j'ai adoré : la fatigue, les conditions extrêmes. Qu'est-ce qu'on en retient au final ? Les gens sont heureux, mesurant leur chance de se retrouver là, dans ce cadre paradisiaque, même en poussant leurs limites (c'est ça qui est bon).

     

    Sur ces considérations, v'là qu'on est parties pour la dernière épreuve : le Run & Bike de 16km avec 200m de D+, à 10h du matin, sous un soleil de plomb.

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    Finalement, courir c'est ce que je préfère !

    Le pouce bien protégé par un bandage à toutes épreuve, on nous a filé un VTT pour nous 3. Le concept étant : 2 qui courent, une sur le vélo, et on échange en cours de route.

     

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    Perso, je ne pouvais pas poser la main sur le guidon (ce qui m'arrangeait bien de ne pas toucher à cet objet ignominique...). Poser ses fesses sur la bicyclette (ouais, j'appelle ça une bicyclette, et alors ???) ça permettait de se régénérer.

    Le départ a été donné, et nous sommes parties sur les cailloux et les grandes plaines (la "Savane" que ça s'appelle).

     

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    C'était : FABULEUX. J'ai adoré. Les paysages traversés étaient absolument superbes (même si parfois nous avions de l'eau jusqu'aux genoux, franchement, je m'en fiche, c'était génial !).

     

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    Le moment le plus beau a été la traversée d'une sublime plage (la grande anse des Salines). Un bijou, un paysage de carte postale, des eaux turquoises cristallines, du sable blanc, des palmiers...

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    C'est là que tu as envie de t'arrêter pour plonger dans la mer, PLOUF ! Mais nan, fallait continuer (je crois que je ne voulais pas que ça s'arrête en fait... Ça signifiait la fin de l'aventure...).

     

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    Bon, on a fait ça gentiment sans stress, aucune compet' à l'horizon... 

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    Sachez qu'on a tout de même eu la joie de rapporter 300€ à l'Association Laurette Fugain, et ça c'est super !

     

    A la fin de l'épreuve, nous nous sommes retrouvées aux "Salines" à Sainte-Anne.

    C'était terminé le Raid des Alizés.

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    Un moment incroyable pour une photo qui reste gravée dans les mémoires.

     

    Après un bon repas (d'ailleurs, mention spéciale à la nourriture pendant toute la durée du séjour), nous avons repris les bus afin d'être acheminées vers l'Hôtel ! Youhou, une chambre, des vrais lits avec un matelas, une douche chaude et le shampoing à l'horizon... Et... LA GLANDOUILLE SUR LA PLAGE L'APRES-MIDI ET LE LENDEMAIN MATIN AVANT DE REPRENDRE L'AVION !!!

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    Ouais, on le savait qu'on était pas venu faire du Tourisme... Mais profiter de la mer c'était tout de même super appréciable !

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    Tu aurais vu ça... Toutes les chambres présentaient la même configuration : une terrasse et un jardin. Jardin dans lequel on a fait sécher toutes nos affaires trempées (précédemment fourrées dans des sacs en plastique, oui j'te fais pas de dessin). Ça va que les voisins étaient tous bien cools et n'ont rien dit. Ils étaient même super sympas et sont venus nous demander ce que c'était que toutes ces gonzesses qui étalaient des baskets partout !

    Le soir, il y avait "Soirée Blanche" pour le Gala (tu parles qu'à 22h j'étais couchée...).

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    Le lendemain matin, j'ai profité du lever de soleil très tôt.

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     Les Participantes au Koh-Lanta de cette année se sont bien lâchées :)

     

    Puis il a été temps de faire ses valises afin de partir pour l'aéroport, avant de retrouver le froid Parisien.

     

    Qu'est-ce que j'ai retenu de tout cela ?

    Et bien tout simplement : sortir de sa zone de confort.

    J'avais jamais fait de camping de ma vie. Ça ne m'a pas posé problème de dormir sur un tapis de sol, sous une tente, avec d'autres personnes.

    Le premier soir j'ai fait ma maline en effectuant un Millefeuille complet avec une demi-bouteille d'eau.

    Les soirs suivants, je crois que j'ai du me coucher avec une toilette du chat (ou pas du tout, ouais carrément dans mon jus). Est-ce que ça m'a dérangée ? Non.

    Dormir sur un tapis de sol, avec des bosses dans le dos, toute habillée... Ça non plus, c'était pas plus gênant que ça. Etant toutes logées à la même enseigne, y en a pas une seule qui s'est plaint.

    Quand je cours un Marathon, je prends le Métro et j'ai très exactement 5 stations avant de retrouver mon chez-moi, une bonne douche chaude, du calme et tout ce que j'aime avant de dormir dans mon lit douillet.

    Là, il y avait du Bus, une douche froide (si tu as la foi de faire la queue), des gens, du bruit, et le bivouac.

    Est-ce que ça m'a gêné ? Non.

     

    Spike, avant que je ne parte (et pas qu'elle), elle m'a dit qu'elle rigolait d'avance de me savoir vivre dans ces conditions.

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    Ben je l'ai fait. C'est pas un défi (franchement, j'ai été lamentable sur le VTT, et j'ai pas terminé le Trail pour les raisons que tu connais). C'est juste prendre sur soi et savoir que tu ne pars pas en Hôtel 4**** all inclusive.

     

    Est-ce que je le referai l'an prochain ? Oui. Assurément, même avec les parcours secrets, même avec le pouce fracturé. J'ai mis une bonne semaine à redescendre de mon nuage...

    J'insiste : si tu es une fille, vas-y en Novembre 2016... Tu ne seras plus jamais la même ensuite... Tu apprendras pas mal de choses insoupçonnables sur toi...

    Vraiment.

     

    Je tiens à remercier chaleureusement :

    - Muriel, de Santé Sport Magazine, pour avoir sponsorisé notre team.

    - Nadia, Isabelle, Delphine & Géraldine.

    - Jean-Christophe de TV Sport Events et toute son équipe qui envoie du bois (oui, promis, la place à-côté de moi dans l'avion, elle est pour toi lapin !). Question orga, vous êtes au top les gars ! (si vous cherchez un chargeur à portable tout rose, j'en ai gardé un... Ouais...).

    - M. Frédéric Gallois, ancien Commandant du GIGN, pour vos valeurs, votre confiance, vos mots et votre sourire. Vous l'avez dit très justement, nous étions là "sans fards".

    - Vanessa, la plus belle Reporter Radio que j'ai jamais vu de ma vie (sans déc', ils recrutent au physique, hein ?).

    - Steve Kondo, le meilleur animateur de tout l'Univers, pour ta bonne humeur permanente et cette capacité incroyable à nous pousser sans cesse vers le haut.

    - Manon & Adrien, les Community Manager les plus adorables du monde.

    - Toutes les filles du Raid des Alizés, TOUTES. Restez comme vous êtes, U Rock Girls ! Pourtant j'avais peur au départ... Pas une Princesse, pas une seule Diva, pas une seule "fifille". CANONS, vous êtes CANONS !

    - Isabelle de Koh-Lanta 2015 (toi tu sais).

    - Les gens que j'aime à Paris, qui étaient là au téléphone quand j'étais debout dès 4 heures du mat'...

     

     

    Je vous laisse avec cette chouette vidéo :

    Raid des Alizés 2015 - Inside la team 38 from Frogita

     

      

  • Jour 3 du Raid des Alizés en Martinique : le Trail (de sa race !).

    Pourtant, j’attendais ça avec impatience… Chuis venue, j’ai vu, mais j’ai pas vaincu.

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    Au brief on nous a annoncé : Trail de 17km avec un Dénivelé Positif de 1200 mètres (sauf qu’en vrai c’était 18, avec 1300 D+).

    Je me suis dit dans le dedans de moi-même que j’avais déjà fait un 25km avec 1000 mètres de D+ en 3h45 (dont j’avais mis 1 semaine à me remettre), donc sur un malentendu ça devrait marcher.

    Sauf que :

    • 15 jours avant qu’on arrive, la Martinique avait gravement été inondée de partout
    • Le Trail c’était sur la Montagne Pelée (qu’est pas pelée du tout, qui serait même plutôt du genre « Jungle » bien fournie, tu vois)
    • Qui dit forêt, dit herbes, dit terre, dit boue, bien grasse
    • Qui dit grosses intempéries, dit que terre devient (très) boueuse collante
    • Qui dit gros dénivelé dit que ça monte, dit que ça descend (beaucoup) et que ça glisse bien comme il faut.

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    D’jà le matin ça avait pas trop bien commencé.

    V’là qu’on monte dans le bus et que je retrouve ma coupine Audrey (bisous si tu lis :) ).

    Moi j’étais toujours assise sur la première banquette à l’avant (à cause que sinon je suis malade).

    Audrey, Martiniquaise, était toujours assise devant aussi, mais à cause du fait qu’elle n’a absolument aucune confiance envers les chauffeurs de bus locaux…

    Je me rappelle d’un soir mémorable où elle a demandé un truc au conducteur, qui, s’est retourné pour lui répondre, tout en continuant à conduire (dans les lacets). Au final : il est rentré dans un talus, il a cassé son rétro (c’est Audrey qu’est sorti réparer) et il a aussi fait une autre conneurie mais j’ai oublié (une sombre histoire de voyant qui restait allumé, je crois…).

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    C’est alors qu’est apparu le p’tit rigolo du séjour, celui sur lequel beaucoup ont lancé un contrat sur la tête : Christophe Assailly…

    Lui, j’peux te dire qu’il me déteste, mais alors : bien cordialement.

    Ce sympathique Monsieur (au demeurant) c’est çui qui a fabriqué tous les parcours du séjour.

     

    Dans le bus, tout gentiment, il commence à nous dire que le parcours est un peu glissant.

    Je lève un sourcil et demande : Tu entends quoi par glissant ?

    Il répond : Ben sur certains tronçons, j’ai installé des cordes pour se tenir, et des échelles pour descendre.

    J’ai rétorqué : Euh… C’est inquiétant tes mots là… C’est un Trail ou de l’escalade ?

    Il a juste dit : Nan nan t’en fais pas, c’est A.C.C.E.S.S.I.B.L.E.

    Sache, ami lecteur, que j’ai commencé à bien faire la gueule, car je savais profondément : que ça n’était absolument pas vrai.

     

    Sur la ligne de départ, y avait de la musique et tout.

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    Note ma tête de fille qui ne le sentait pas, mais alors pas du tout…

     

    Et voilà comme nous sommes joyeusement parties pour une ascension de plusieurs heures (ça faisait que monter monter monter, pas un seul truc plat). En même temps, c’est normal, c’est une montagne.

    Les 2 premières heures, ça se passait dans la jungle, donc ça allait encore… Aka qu’y avait de l’herbe et des chemins.

    C’est quand j’ai été bien sonnée en me prenant un tronc d’arbre dans le front, que j’ai commencé à sacrément faire la gueule en touchant ma bosse (si y avait eu que ça, ça n'aurait pas été grave).

     

    2 heures à grimper, ça use… Tu sais combien de temps fallait pour accomplir péniblement 1 seul pauvre kilomètre : environ 40 minutes (ouais…).

     

    Imagine l’état de sueur dans lequel nous étions… Imbibées de transpiration…

    C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à me vautrer lamentablement…

     

    1 première plaque de boue en pente ascendante

    1 seconde gadoue dans une montée

     

    Au bout de la 3ème gamelle (et du second tronc d’arbre dans le front), j’ai essayé de me retenir péniblement à des lianes.

    Et j’ai glissé encore plus… Sur l’épaule… Qui a commencé à me faire drôlement mal et à lancer gravement.

     

    4ème gamelle (& 3ème tronc d’arbre) : soudain, pouf. Plus rien, trou noir, éblouissement, des étoiles, au bout de mes limites. J’étais tombée dans les pommes (ouais).

     

    Des gens habillés en orange (des serre-files qu’il s’appellent) étaient chargés de nous encadrer.

     

    Comme dans un rêve, j’entends une dame parler dans un talkie-walkie : « Oui, c’est une fille de l’Equipe 38… Elle a perdu connaissance… Oui, c’est une petite jeunette ! ».

    T’y crois que ça m’a fait me réveiller de suite pour dire : « Nan nan Madame, j’ai 43 ans !!! ». (véridique, ça c’est vraiment passé comme ça).

     

    Je me relève, blanche comme un bidet, avec des fourmillements partout…

    Derrière moi, j’entends hurler : une autre concurrente, Véronique, une Martiniquaise, tétanisée par le vertige.

    Je t’en parle des chemins de 20cm de large avec le ravin de l’autre côté ? Non, c’est mieux si je t’en parle pas en fait…

    Je t’en cause des (fameuses) cordes auxquelles s’agripper, pour (justement) ne pas tomber dans le dit-ravin ?

     

    5ème gamelle. J’entends un gros CRAAAAC. Voilà, mon pouce venait de se fracturer.

    Là c’est moi qui me suis mise à hurler comme un putois.

     

     

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    Remarque, ça rend pas trop mal ce camaïeu de bleu-gris, ya de l'allure :)

     

    Je regarde ma montre : seulement 4km. Il fallait encore souffrir au moins 1 heure avant d’arriver au premier poste de contrôle des 5km.

    Ben j’ai pris sur moi, mon pouce et mon épaule, et ma dignité…

    Jamais jamais jamais de ma vie, je n’ai ressenti être tellement arrivée au bout de toutes mes capacités.

    Et se mêlait également à la douleur et la fatigue, un autre sentiment : la peur. Le parcours était vraiment très très très dangereux.

    Muriel m’a avoué plus tard : « J’ai cru que j’allais mourir… Et je suis sérieuse quand je dis ça… J’y ai vraiment pensé… ».

    Uniquement motivée par l'acquisition prochaine d'une poupée Vaudou à l’effigie de Christophe Assailly, j’ai fini par arriver au point des 5km.

     

    Là, on m’a installée sur le lit de camp pour me soigner (très compliqué de toucher au pouce).

    J’étais frigorifiée, donc on a pris ma tension, puis enveloppée dans une couverture de survie.

    Il fallait attendre Véronique que j’entendais toujours crier d’angoisse au loin.

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    Quand elle a fini par arriver : elle s’est serrée contre moi, et on ne s’est plus décollées par la suite (une bien belle histoire d’ailleurs).

     

    La plaisanterie a continuée lorsqu’on nous a toutes les deux mises dans le 4x4 d’un mec super sympa.

    J’ai demandé : « Vous allez nous déposer sur la ligne d’arrivée ? ».

    Il a répondu : « Non, je vous emmène à la plage. A Grand-Rivière, là où c’est que vous êtes arrivées en canoë hier ! ».

    J’ai dit : « Ah bon ? Mais pourquoi faire ? ».

    Il a précisé : « Parce que c’est un hors-bord qui va venir vous chercher… ».

     

    Avant même que j’hyper-ventile je dise quoi que ce soit, Véro a hurlé : « Ah nan nan, ça va pas être possible, j’ai la phobie des bateaux !!! ».

    J’ai dit à Véro : « Tu m’ôtes les mots de la bouche, toi… Tu veux pas être ma nouvelle amie pour la vie ? ».

    Et on a continué à se serrer l’une contre l’autre…

     

    Au bout de 1000 ans, faisait une chaleur de dingue, mais moi j’étais toujours frigorifiée dans ma couverture en or.

    Le hors-bord a fini par arriver, et dedans, j’ai vu une des plus belles filles que j’ai jamais vu de toute ma vie : elle s’appelait Audrey, c’était une métropolitaine, brune aux yeux bleus et un chapeau de paille.

    Avec un grand sourire, elle a tenté de nous rassurer. Bizarrement, j’avais tellement envie de réconforter Véro que j’en oubliais ma phobie à moi concernant les trucs qui flottent…

    Véro a demandé : « Il va vite votre bateau ? ».

    Audrey a répondu : « Oui… Et plus on ira vite, plus on sera à l’arrivée… Il faut compter 30 minutes de traversée…».

    Je te précise que la mer était encore plus démontée que la veille, ou bien ?

     

    J’ai pas demandé où étaient les sacs en papier. Véro s’est collée contre moi, les yeux fermés (vraiment une grande histoire elle & moi) et elle a demandé à ce qu’on n’arrête pas de lui parler.

    Donc on a parlé, de tout, de rien.

    J’ai occulté le hors-bord sur les grosses vagues déchaînées.

    J’ai pas eu le mal de mer (pourtant, là y aurait vraiment eu de quoi…).

     

    Faut tout de même avouer que ça fait du bien quand ça s’arrête et qu’on peut enfin marcher sur un ponton en bois…

     

    Là j’ai demandé à Audrey : « Alors la ligne d’arrivée, elle est de l’autre côté de la route, c’est ça ? ».

    Audrey, elle a dit : « Oui, mais je suis responsable de vous. C’est moi qui vais vous y conduire, dans ma voiture ».

    J’ai répondu : « Rho, t’embêtes pas… C’est déjà gentil, on peut y aller à pied ! ».

    Elle a dit : « Non. Vous allez monter dans mon 4x4… Mais d’abord, faut que je vous prévienne… Il est très très très vieux… Il faut que vous soyez très très open d’esprit… ».

    On a rigolé en répondant que vraiment non y avait pas de soucis.

     

    C’est quand on s’est assis dedans (enfin… Quand je dis « asseoir », je me comprends) qu’on a fait : « Euh… Ah ouais… Quand même… La ceinture de sécurité c’est pas la peine hein ? Ya pas l’air d’y en avoir de toutes façons ?

    Audrey elle a répondu : « Nan, ya juste le volant pour moi… Mais sinon, touchez pas trop aux portes, vous pourriez attraper le tétanos ».

    On a dit que c’était pas un souci vu qu’on avait du se faire vacciner pour le Raid.

     

    Après s’être fait des bisous, on a enfin rejoint la ligne d’arrivée (qui tenait plus de la cours des Miracles tellement les gens claudiquaient et étaient épuisés).

    Je suis retournée au poste de secours, me faire soigner le pouce (fracture constatée par le médecin).

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    Dans le billet précédent, ya des gens qui réclamaient des photos où j'en chie... Voilà, ça c'est fait !

     

    Nadia, Isa & Mumu ont fini par franchir la ligne au bout de 8h… HUIT HEURES… Je te laisse imaginer leur état.

    Perso, j’ai trouvé ça inhumain, dangereux, sans aucune prise de plaisir. Bref : j’ai détesté ce parcours qui était supposé « accessible ».

    Z'inquiétez pas pour mon pouce, ça se répare doucement.

     

    Le soir, nous avons appris qu’une concurrente avait le pied fracturé et dans le plâtre (Poke Aïcha ci-dessous...).

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    Nadia n’avait même pas la force de manger, il pleuvait, il y avait de la boue dans les tentes, une partie du bivouac inondé, et pour couronner le tout : le générateur installé à-côté de nous (qu'on entendait même avec les bouchons d'oreilles).

     

    Pour clôturer ce sympathique billet, voici un peu de douceur avec les 3 Miss :

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    Guadeloupe - Chloé la blonde, Bourgogne - Marie et France - Flora qui va à Miss Univers prochainement !

     

    Après une nuit à peu près réparatrice, nous nous sommes réveillées pour la dernière épreuve sous un magnifique soleil : le Run & Bike de 16km avec 200 m de D+.

     

    A suivre…

     

  • Après-midi du Jour 2 du Raid des Alizés en Martinique : le Canoë.

    Ou plutôt avec le sous-titre c’est mieux :

    « Comment je me suis découvert une passion subite pour le canoë

    – bon… ok… une fois qu’on a péniblement réussi à partir car les éléments étaient déchaînés… »

     

    Entendons-nous bien mes enfants, soyons clairs : never j'ai posé le fondement sur quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un canoë-kayak...

    Dois-je re-préciser que j'ai le mal de mer sur quoi que ce soit qui flotte ? Même sur un Zodiac ? Oui.

    Tu vois le Châlet des Îles dans le Bois de Boulogne ? Bucolique comme endroit n'est-ce pas ? Ben j'ai jamais mis les pieds là-bas à cause du fait qu'il faut prendre un bac pour traverser la rive (3 minutes la traversée, note... Irrécupérable je suis).

    Muriel, elle m'a dit : "T'en fais pas pour le canoë, franchement ça tiendra plus de la barque !".

    NB : ne jamais plus écouter Muriel.

     

    J'ai bien informé tout le monde que si barque il y avait : vomito de ma part il y aurait (ça va ensemble, amis émétophobes : pardon d'avance).

    Bref.

    V'là que Frédéric Gallois, ancien Chef du GIGN et Directeur Sportif du Raid, a commencé à nous faire le brief concernant la traversée.

    On pensait 6km, mais en fait c'était 8km (on croit que c'est pas grand chose, mais c'est long, très très long...).

    Perso, j'avais décidé de me concentrer sur l'optique balade et appréciation du paysage (on devait longer toute la côte, là où c'est que la Mer des Caraïbes rejoint l'Océan Atlantique). Je dis ça pour occulter le fait que ramer ça fait mal aux bras...

    NB : sachez que c'est en général là que l'océan et la mer se battent, ils aiment visiblement pas trop se retrouver... Ne jugeons pas, c'est un avis qui n'appartient qu'à eux...

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    D'abord, on a toutes du enfiler un gilet de sauvetage des plus seyants ET un tee-shirt. Voilà donc ce que ça donne : 150 Bidendum Michelin en train de faire le culbuto sur la plage. Beaucoup étaient pieds-nus. Nous, on avait les Women's Go Walk 3 de Skechers à semelles anti-dérapantes (respect éternel). 

     

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    Note que ça rend joli tout cet alignement de canoës.

     

    Là où on a tout de même fini par s'inquiéter un p'tit peu, c'est en constatant l'état de la mer qu'était pas contente du tout du tout... Y avait un tas de grosses grosses vagues, plein d'écume et genre des rouleaux pas gentils, quoi...

    Steve, notre super animateur a lancé le départ via un coup de sifflet et v'là qu'on a toutes couru vers nos embarcations, le cœur plein d'espoir, à l'assaut des vagues...

     

    Comment te dire ? C'est beau d'avoir de l'ambition et d'essayer de bien faire.

    Mais quand l'Univers se loge dans des vagues et décide que tu vas pas partir tout de suite, et ben t'as rien d'autre à faire que de te résigner. C'était comme dans Brice de Nice : l’océan ne nous voulait pas, les éléments étaient déchaînés et contre nous.

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    Franchement, au bout de 5 retournements de canoë (et dois-je préciser que c'est lourd ? Très très lourd, surtout quand tu te le prends sur l'ensemble du corps à chaque fois...) j'ai cru qu'on allait jamais réussir à partir.

    Isa elle a appelé ça : "Il faut sauver le Soldat Ryan, les obus en moins - à part les nôtres".

    Moi j'ai surnommé cette expérience intéressante : "La fin du monde, la plage du Débarquement...".

     

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    Chouf si je raconte des conneuries !

     

    Vautrée de tout mon long à l'arrière de l'embarcation, telle une tortue, je ne pouvais plus m'arrêter de rigoler !

    Un Monsieur est venu nous prêter main forte : "Arrêtez de rigoler Madame ! Redressez-vous !".

    Moi, morte de rire : "Je peux pas...".

    Lui : "Madame, asseyez-vous !"

    Au final, je me suis assise à l'arrière, Nadia au milieu, et Isa a grimpé devant.

    La vidéo du départ c'est ICI.

     

    C'est là que nous sommes parties pour presque 2 heures de traversée.

    Ben t'sais quoi ? Même pas j'ai été malade (truc de ouf). J'ai même adoré faire ça !!!

    Y avait des types à-côté dans un bateau... Eux, j'ai franchement failli les étrangler... Ils arrêtaient pas de brailler : "Pagayez ! Pagayez !".

    Ce à quoi je répondais élégamment : "Mais vous croyez quoi ? Qu'on est en train de tricoter ou bien ?".

    Après il a été question que si on arrivait au gros rocher là-bas sans se vautrer dessus, y aurait de la langouste grillée en cadeau (rappelle-toi : la drague, Sport National en Martinique). Au final, on n'a jamais vu la langouste (Barbie grosse menteuse).

     

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    Isa a été transformée dans le dedans d'elle-même... Je sais pas ce qui s'est passé exactement, mais subitement elle ne savait plus dire que 2 mots : GAUCHE & DROITE !

    A un moment, j'ai lancé un : "Rhooooooooooo les filles, regardez comme c'est beau ce paysage, quelle chance on a d'être là vraiment !!!".

    Isa a répondu : "Tais-toi on s'en fout, PAGAYE ! Gauuuuuuuuuuuuuuche ! Droiiiiiiiiiiiiiiite !".

    Ensuite, y avait genre une tortue géante à regarder (mais on a du lui faire peur, passque vraiment on braillait parlait trop fort).

     

    Au bout d'un long moment d'efforts. Mais vraiment, je me répète : j'ai beaucoup aimé ! La ligne d'arrivée s'est enfin dessinée à l'horizon.

    D'après le brief c'était simple : à quelques mètres avant la plage, fallait descendre du kayak, le porter, courir entre les poteaux d'arrivée et aller ranger l'embarcation à-côté des autres qui étaient déjà sagement alignées.

    Ben on n'a rien compris...

    On était joyeusement en train de rigoler car tout de même contentes d'arriver, lorsque... en 1/4 de seconde, je me suis juste demandé : "Mais par quel prodige, par quel miracle ? Qu'est-ce que je fous à la verticale de la mer ???".

    Là, j'ai été projetée droit devant moi (en heurtant Nadia qui était sous moi).

    Je me suis pris une gamelle mémorable et j'ai atterri toujours dans la position de la tortue, mais SUR la plage directement. Sans lunettes, sans casquette.

    Quant au canoë, même pas besoin d'y toucher : il est parti se ranger tout seul avec ses copains jaunes & rouges :)

     

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    Complètement hébétées, on était en train de se regarder de l'air de dire : "M'enfin, il s'est passé quoi là ?".

    Moi je braillais : "Mes lunettes, mes lunettes !!!!".

    Muriel est venu me voir : "Laisse tomber... On a toutes perdu nos lunettes à l'arrivée. Tous les kayaks se sont retournés. La mer est pleine de lunettes...".

     

    Après un lavage à la douche froide sur la plage, ensuite, on nous a ramenées au campement.

    Inutile de te dire qu'on était déjà bien fatiguées par cette première journée tu sais...

    Steve nous a même dit plus tard qu'il n'y avait pas besoin qu'il anime nos soirées, étant donné qu'à 22h maxi on était déjà quasiment toutes en train de roupiller.

     

    J'ai constaté qu'il y avait des blessées de guerre. Les chutes à VTT du matin + pluie de canoës = bleus partout sur les corps... Une mention spéciale au formidable champs de patates douces dans lequel était installé le bivouac de la seconde nuit (oui, il changeait de place tous les soirs). Visiblement, le motoculteur avait fraîchement retourné la terre en laissant un tas de sillons qui faisaient comme des bosses dans le dos (pour dormir c'est d'un pratique... Conditions extrêmes qu'y z'ont dit...).

    Les p'tites Miss (France, Guadeloupe & Bourgogne) étaient à-côté de not' tente. On a décidé que désormais on serait leurs 3 mamans. Donc on leur a esspliqué que vu que le champs était en pente, il fallait installer les tapis de sol dans l'aut' sens, histoire que le sang monte pas trop à la tête en dormant.

     

    En allant faire pipi à 2 heures du matin (toute une expédition : enjamber Nadia, ne pas faire trop de bruit en ouvrant le zip de la tente, mettre sa frontale en lumière rouge pour ne pas attirer les moustiques), j'ai vu un mec avec une lampe torche dans le bivouac.

    J'ai pensé : "Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Qui c'est ?".

    En fait, il ramenait Isabelle, du Koh-Lanta de cette année (pour ceux qui connaissent), qui s'était pris le matin le VTT dans l'aine et dans la poitrine, et avait donc été emmenée aux urgences.

    Quand elle m'a vu dans ma p'tite chemise de nuit à rubans façon Laura Ingalls (c'était une blague dé départ pour contrecarrer le fait que ma Delph comptait bivouaquer en nuisette), elle m'a dit : "S'te plaît Sonia, me fais pas rigoler, j'ai maaaaaaal !". 

    En fait, elle était interdite d'épreuves, donc privée de trail le lendemain.

    Comment te dire... Monter sur la Montagne Pelée, sous forme d'un Trail de 18km avec 1200 mètres de Dénivelé Positif...

    Si j'avais su... J'aurais pas venu tenu compagnie à Isabelle...

     

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    A suivre...