Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

gardasil

  • Le Crabe aux pinces reulou (Virus HPV & Cancer du Col de l'Utérus).

    Aujourd'hui, je laisse la parole au Docteur GIZMO !

    Vous allez me baver : ben oui, c'est gentil, mais on s'en bat le steak... C'est qui ce mec ???

    Et ben je vous réponds que c'est un type vachement sympa, qui s'appelle Guillaume et qui travaille là-bas très loin en Afrique. Un gars ultra cool et bien roots, qui m'a contactée quand j'ai commencé à vous causer de mes problèmes de nouille.

    Il s'est gentiment proposé d'écrire ici un article au sujet du crabe des filles et j'ai trouvé ça génial de sa part.

    Alors, aujourd'hui, les chéris, on fait de la prévention chez Soso ! Et Docteur Guigui, il est ultra-calé dans ce domaine, vu qu'il a même participé à la découverte du vaccin G*******... C'est classe nan ?

    J'y ai dit qu'il pouvait écrire un article vulgarisé sur le sujet afin de bien sensibiliser les nanas... Vous inquiétez pas, c'est pas chiant à lire. ET SURTOUT C'EST IMPORTANT SI VOUS NE VOULEZ PAS VOUS RETROUVER DANS MA SITUATION UN JOUR !

    Alors on prend 5 minutes, et on lit tout bien ce qu'ya en-dessous. Si ya des questions, on peut les poser dans les comm, et Gizmo il va répondre super gentiment.

    Et ça s'adresse aussi aux garçons ! Vous avez bien une soeur, une coupine, une maîtresse ou une femme nan ?

     

    VOUS POUVEZ RELAYER CE BILLET SUR VOS BLOGS...

     

     

    Aujourd’hui un article éducatif pour les grands et les … grands (surtout les grandes, en fait).

     

    Oui, non, il faut qu’on parle.

     

    Le monde va mal, la télé est pourrie (j’ai le satellite en Afrique comme ça je peut regarder "l’Île de la Tentation" : cette émission est une grande victoire télévisuelle sur le bon sens, le bon goût, la morale et la probité, je trouve ; mais c’est une parenthèse, vous l’aviez notée je présume), il fait moche, des gens ont le cancer du col de l’utérus, tout ça tout ça…

     

    L’idée c’est que peu de femmes (les hommes non plus d’ailleurs) connaissent exactement l’intérêt du frottis gynécologique, ni ne savent que le cancer du col de l’utérus est une maladie induite par un virus (le HPV, alias le Papillomavirus)…

     

    Aujourd’hui je me propose donc de vous expliquer assez précisément (mais pas trop parce que sinon c’est chiant…) : c’est quoi le col, c’est quoi les HPV, c’est quoi le cancer du col, à quoi ça sert le frottis, le vaccin c’est pour qui ? etc.

     

    Commençons par le début : l’anatomie de la demoiselle en détresse (pas que Sonia, hein, toutes les femmes sont faites pareil à l’intérieur, à quelques exceptions près : par exemple Eve Angeli n’a pas de cerveau…).

     

    UTERUS.jpg
    Anatomie des voies génitales féminines. 
    Ici, le Gloss n'est pas indispensable...

     

    Donc, l’utérus est divisé en 2 : le corps (c’est là où les mioches/grumeaux se développent, avec leurs légos) et le col (c’est là où le crabe se développe mais sans légos, lui).

    Le col est lui-même divisé en 2 : l’exocol et l’endocol (ou canal endocervical). Ces 2 tissus sont différents (un est un épithélium stratifié, l’autre est un épithélium glandulaire) à la jonction des 2, il y a je vous le donne en mille : la Zone de Jonction (ouais des fois les médecins ont pas envie de se faire trop chier avec les noms). C’est important parce que c’est précisément à cet endroit que va se nicher le virus HPV (Human Papillomavirus ou in french le Papillomavirus Humain).

     

    En fait, l’HPV, c’est un petit virus qui peut rester là chez vous au chaud pendant 10 à 20 ans sans rien faire du tout, ou alors 2/3 trucs bénins sans grande importance. Il peut s’en aller, revenir, repartir et puis un jour décider de s’installer pour faire chier son monde (un peu comme la belle-mère, voyez-vous).

     

    Maintenant je vais parler un peu du diagnostic et des différentes pathologies.

     

    En France et dans la plupart des pays industrialisés, les femmes font des frottis assez régulièrement (celles qui ne le font pas, c’est pas bien !).

    Il en existe maintenant de 2 types. Le frottis conventionnel (ou cytologie conventionnelle) qui consiste à l’aide d’un bâtonnet à prendre les cellules de surface de l’endocol, de l’exocol et de la zone de jonction, puis à les étaler et les fixer sur une lame pour les regarder au microscope (on voit si les cellules vont bien ou pas : ça dépend en fait de la taille du noyau, plus il est important par rapport au reste de la cellule, moins les cellules sont normales).

    La deuxième technique, c’est le frottis en phase liquide (ou Cytologie en phase liquide, LBC in english). Avec cette technique, on utilise une brossette en plastique souple qu’on fait tourner à l’intérieur du col (c’est indolore, en théorie ; j’en sais rien moi j’ai pas de col) pour récupérer les 3 types de cellules (Exo, Endo et ZJ : ça va vous suivez ?) que l’on plonge dans un liquide à partir duquel on peut faire la cytologie de base (avec lecture au microscope) et aussi des tests de biologie moléculaire (comme le test HPV, mais aussi les Chlamydia, les Gonocoques, tout ça, tout ça).

    Donc la 2e technique c’est mieux et il faut exiger de la faire sinon vous changez de gynéco ! (bon en fait c’est un peu exagéré mais c’est mieux...).

     

    figure 1.jpg
    Cytologie conventionnelle à l’aide d’une spatule d’Ayre®. 
    La zone endocervicale n’est pas couverte
    et il est nécessaire de réaliser un second prélèvement
    pour récupérer les cellules du canal endocervical.
      

     

    Figure 2.jpg
    Cytologie en milieu liquide à l’aide d’une cytobrossette

     

     

    À partir de là, on peut déjà faire une première liste des résultats et des pathologies rencontrées :

    - NL, INFL, DYST = Normal, inflammatoire ou dystrophique ; ça veut dire c’est bien, y a rien et on se fait chier à trouver des noms différents pour pas grand-chose,

    - LSIL, BG, LGSIL = Lésion intraépithéliale squameuse de Bas Grade ; ça veut dire qu’il y a une ou plusieurs lésions de bas grade (c’est bénin, mais il faut surveiller),

    - HSIL, HG, HGSIL = Lésion intraépithéliale squameuse de Haut Grade ; ça veut dire que là c’est plus grave et que ça commence à dégénérer vers un Cancer donc il faut demander une confirmation histologique (j’y arrive), (CAS SOSO...).

    - ASCUS / AGUS = Cellules squameuses (ou glandulaires) atypiques de signification indéterminée ; alors là c’est bien parce qu’en fait ça veut dire que ça n’a pas l’air grave mais ça n’a pas l’air pas grave non plus, en fait on sait pas trop ce que c’est (aujourd’hui, la sécu rembourse tout test HPV réalisé consécutivement à un frottis étiqueté ASCUS).

    - Carcinomes épidermoïdes ou Adénocarcinomes = s’ils sont microinvasifs ou infiltrants ça crée des métastases et là c’est vraiment grave. Mais c’est extrêmement rare et très lent à arriver donc on peut le voir venir.

     

     

    En général, quand le médecin est inquiet ou veut en savoir plus, il demande une biopsie (prélèvement de tissu) pour réaliser l’histologie (l’étude des tissus, vous en apprenez des choses aujourd’hui, hein ?).

     

    Là on a d’autres pathologies identifiables :

    -        NL = Rien

    -        CIN1 = Pas grave (bénin, néoplasie intraépithéliale de grade 1, correspond au LSIL)

    -        CIN2 = Sérieux (grade 2, correspond au HSIL)

    -        CIN 3= Grave (grade 3, correspond au HSIL)

    -        CIS = Très Grave (correspond au HSIL) (CAS SOSO...)

    -        Kc Invasif = Catastrophique (correspond au HSIL)

     

     

     

    Il faut bien voir que seule l’histologie pose le diagnostic de certitude et un frottis avec une conclusion Haut-Grade peut être faux (tout comme un NL peut être plus grave), mais les erreurs ne sont pas trop fréquentes (avec un bon suivi difficile de passer à côté de réelles lésions).

    En clair, on passe rarement à coté d’un truc et s’il y a un bon suivi (ça veut dire un bon médecin ?) et que vous ne prenez pas trop de risques (j’y reviendrai plus bas), les complications n’arrivent jamais.

     

     

     

    On va maintenant s’intéresser à cette saloperie de virus HPV :

     

    C’est un petit virus (55 nm de diamètre, pour comparaison le HIV fait plus de 130 nm), cette information est d’importance puisque les pores du préservatif faisant 100 nm environ, le virus peut traverser cette barrière, par ailleurs il se retrouve également sur les poils, le gland, les coucougnettes... (l’homme est vecteur sain, il ne développe pas de maladie ou en de très rares occasions : dans ces cas-là on coupe une bonne partie – genre 5 cm au repos –  ce qui n’est pô cool du tout il faut bien le dire  !).

     

    Il existe de nombreux types d’HPV : 13 sont dits à Haut risque et sont présents dans les cas de cancers, il s’agit des 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59 et 68 mais les types 16, 18, 31 et 45 représentent à eux seuls 90% des cas de cancers. Il peut y avoir des infections multiples (mais ça n’entraîne pas de frottis offerts ou ni de carte d’abonnement au bloc opératoire, fort heureusement). En clair, il y a de nombreux types dont 4 sont réellement importants mais chaque type dits à Haut-Risque est susceptible d’entraîner le développement de lésions précancéreuses (c’est vraiment comme ça qu’on dit !).

     

     

    Comment c’est qu’on peut le pécho c’te maudit virus ?

     

    Les facteurs de risque sont assez nombreux, mais 3 sont vraiment importants.

    La précocité des rapports sexuels est au premier chef un risque de contracter le virus (avant 17 ans les parois vaginales et les muqueuses utérines ne sont pas prêtes au coït, ça sonne bien à dire à ses enfants ça tiens : « non, tu ne sors pas ce soir, tu n’es pas encore assez mature de la touffe pour un coït ! »).

    En second, on a la multiplicité des partenaires (of course), plus vous fricotez (j’adore ce mot) plus vous pouvez être en contact avec le virus et l’attraper, si vous utilisez des ustensiles (celui-là je l’aime moins mais j’ai pas envie de parler de sex-toys !) ça peut causer des microtraumatismes (que vous-même ne sentez pas et permettre au gentil fils de pute d’HPV de s’installer).

    Ensuite, il y a la contraception orale prolongée (plus de 5 ans) associée à un tabagisme modéré à fort (plus de 5 clopes par jour). Il est à noter que cette association multiplie grandement les risques de cancers (quels qu’ils soient), donc si vous êtes sous progestatif ou prenez la pilule, ben arrêtez de fumer (ou l’inverse), c’est mieux…

    Il y en a d’autres (sodomie, partouze, hygiène défaillante…) mais ceux-ci sont les principaux. Je rappelle qu’il s’agit de facteurs de risque, ce qui veut dire augmentation des probabilités d’avoir des maladies (comme à euromillions, si vous jouez 10 grilles au lieu d’une vous augmentez vos chances de gagner mais vous ne gagnez pas forcément, ça se saurait sinon…).

     

     

    La Vaccination :

     

    En fait le vaccin actuel, le G*******l® ne cible que 4 virus HPV 6/11/16/18 (6 et 11 peuvent occasionner des lésions bénignes telles que les condylomes) donc n’est donc pas un vaccin pour tous les HPV.

    Par ailleurs, il n’est utile que chez les jeunes filles réglées qui n’ont JAMAIS eu de relations sexuelles. En effet, le vaccin est inutile si vous avez déjà été en contact avec le virus (on estime cette probabilité dans la vie d’une femme à plus de 80% en moyenne), donc vous avez sûrement déjà été en contact avec ce virus pour la plupart d’entre vous (sauf les pucelles timides, les moches et les nonnes…).

     

    Ce qui est rassurant :

     

    C’est un virus latent, qui peut s’installer, partir, revenir pendant des dizaines d’année et ne jamais entraîner de lésions ou de cancers. Ne vous alarmez pas si votre test revient positif, seul le développement de lésions anormales entraînera des conséquences thérapeutiques (comme celles que Sonia a expérimentées). De plus, dans la majorité des cas, il s’agit de découper (résection à l’anse diathermique) le col (il repousse après 1 ou 2 mois) et de quelques médicaments. C’est une chirurgie suffisamment invalidante pour essayer de l’éviter. Il y a malheureusement encore plus 1000 femmes qui meurent de ce cancer en France tous les ans.

     

     

    Ce que vous devez faire :

     

    Allez régulièrement chez votre gynéco et faites le test HPV, s’il revient négatif, pas de problème, prochaine visite 3 ans plus tard ; s’il revient positif nouvelle visite à 1 an, s’il est toujours positif, le/la gynéco devrait vous proposer une colposcopie (examen à la loupe binoculaire de votre fondement) et une biopsie pour réaliser… l’histologie (si vous avez toutes suivi correctement depuis le début) qui donnera un diagnostic de certitude.

    Dans tous les cas, si votre gynéco ne réalise pas le test HPV, vous lui demandez d’en faire, s’il refuse, vous changez de médecin (si si, il faut le faire c’est pour votre bien…).

     

     

     

     

    Voilà j’ai essayé d’être exhaustif, si certaines d’entre vous ont d’autres questions : dr.gizmo(at)hotmail(point)fr (mail et msn). Dans tous les cas, portez vous bien, protégez vous (y en a plein des autres Maladies Sexuellement Transmissibles ; ici, en Afrique Centrale, entre 8 et 11% de la population est HIV positive…), ça n’arrive pas qu’aux autres !

     

    PS : Pour les HPV, il n’y a pas de transmission oro-génitale, donc la turlutte et le cunni c’est safe (je dis ça, je dis rien, hein…).

     

    Dr. Guillaume BESSON , PhD

    Département de Rétrovirologie,

    Centre International de Recherches Médicales de Franceville

    BP 769 Franceville GABON

     

     

     

    Et là, Sonia elle a juste une question : si cette saloperie de machin est tellement p'tite qu'elle passe à travers le préservatif, et si on n'a pas 17 ans et qu'on est donc loin d'être assez pucelle pour se faire vacciner, ça veut dire qu'ya AUCUN moyen de s'en protéger alors ??? A part être abstinente...

     

     

    EDIT DU 7 JUIN 2012 :

    Les sages-femmes sont désormais habilitées à faire le suivi gynéco de chaque femme (mais dès que ça bifurque vers du pathologique, elles doivent passer la main à un gynéco). En plus elles sont souvent très bien formées sur les différentes méthodes de contraception et sont moins chères (malheureusement pour elles, j'ai envie de dire) qu'un gynéco.

    Elle ont surtout maintenant le droit de PRESCRIRE une contraception (chose qui était réservée aux médecins avant).