Ou plutôt avec le sous-titre c’est mieux :
"Comment le VTT a été un carnage…
définitivement, cet objet de Satan et moi nous ne serons jamais d’accord".
Le matin après la première nuit de ma vie où c’est que j’ai dormi sur un tapis de sol, ben ma foi : il était genre 4h30 du matin. Merci le décalage horaire, j’étais fraîche comme un gardon et surtout morte de faim !
Par chance que le buffet du petit-déjeuner était déjà ouvert. Y avait des jolies mamas en robes à madras qui servaient des tonnes de choses à manger : œufs, confitures, pain, viennoiseries, beurre, fruits, céréales, et la révélation de ce séjour : le porc de Noël ! Une merveille cuite chaipas comment mais qui relègue la simple tranche de jambon ou de saucisson au rayon des nullités…
Après cet intermède gustatif des plus agréables, v’là que la chaleur commençant doucement à monter, je décidates d’affronter ma première épreuve de la journée : prendre une douche.
Les dites-douches étant installées en plein air, sur des sortes de pilotis en bois. A 5h30 du mat’, ça va qu’il n’y avait pas foule.
Le truc c’est que tu pouvais repérer facilement où c’est qu’elles se trouvaient, étant donné qu’émanaient toujours de cet endroit divers hurlements (aka que c’était de l’eau froide uniquement, et que donc : ça réveille).
Une mention spéciale au p’tit rigolo qui avait fait exprès de découper les rideaux à exactement la moitié de la largeur de la douche… Traduction : mets ta fierté de côté ou reste en maillot de bain pour te laver. Comme dit la mémé de ma meilleure amie : « Un cul vu n’est pas perdu ! » (note qu’on ne sort pas des histoires de fesses depuis le billet précédent).
Perso je sais pas me laver en maillot… Pis ayant constaté que tout le monde était nu, ben c’était facile de faire pareil et de dire Adieu à sa dignité…
Après avoir bien hurlé comme mes voisines de cabine, je suis retournée sous la tente afin d’enfiler le cuissard-potiron, car : fallait affronter l’ignominie du VTT (de sa race).
Merci à Nadia & X-Bionic de nous avoir fourni cette merveille de confort absolu anti-maloderrière !
Départ à 7h30 qu’ils nous ont dit.
Note qu'à ce moment-là je souris encore...
Ya rien à dire, ya rien à faire : j’aime le vélo, chuis pas hostile à un guidon, des pédales, une selle, 2 roues et des vitesses.
Mais faut bien reconnaître que le VTT a été inventé rien que pour faire chier le monde.
T’as beau m’expliquer les histoires de petit plateau et de grand plateau : j’y comprends rien. Chuis pas coordonnée avec le concept qu’est vraiment trop compliqué pour moi. N'ayant aucune coordination dans mes mouvements, en bref et pour faire simple : j’aime pas ça.
Une fille m'a dit (très justement) : "ton problème, c'est que tu refuses l'idée de la chute à vélo. Ça faut l'accepter pour dompter le truc...". Elle a raison. Je veux bien me gameller n'importe où, mais pas faire un soleil en pédalant ou en freinant.
En attendant le départ, avec Miss France, on a décidé de faire de la photo-poupouffe :)
Tu te rappelles que je t’ai dit qu’à Bali sur le volcan j’avais tenu très exactement 15 minutes avant de jeter la bête dans le camion ?
Ben là j’ai tenu 2 heures avant de déclarer forfait… Note qu’ya de l’amélioration hein…
Enfin… Disons que j’ai plus trottiné à-côté que mis mes fesses dessus (c’est un point de vue… Certes, peu académique, mais bon…).
Donc, au bout de 1h30 de cette plaisanterie, avec Isa & Nadia, on a décidé de faire une pause pour diverses raisons d’embêtements dans le dedans de nos corps respectifs.
Je me suis affalée sous un bananier. Il faisait chaud sa mère (plus tard, on nous a dit qu'on était à-côté de la maison préférée des mygales...). Quand je dis qu'on a manqué de peu de se faire dévorer par des bêtes féroces, c'est pas des conneuries !.
J’ai demandé à mes coéquipières si elles ne voyaient pas d’inconvénients à ce que j’arrête au prochain point de contrôle. Comme elles en avaient déjà ras-le-bol de ma gueule sont mignonnes : elles ont dit que nan, c’était pas un problème.
La bouche en cœur (en vrai j’étais énervée), me suis pointée devant des types super sympas, j’ai mis le VTT par terre, et j’ai dit que j’arrêtais là. Que plus rien ne pouvait me faire bouger de cet endroit jusqu'à la fin de ma vie.
Le Monsieur Frédéric (qui allait devenir mon nouveau meilleur ami du séjour), manque de bol pour moi : c’était un formateur en VTT… Il a donc décidé que j’allais continuer et qu’il allait me filer un cours accéléré de manipulation de la bête.
J’ai répondu : Nan.
Il a dit : ton problème, c’est que la chose orange que tu as jetée par terre, tu ne veux même plus la voir, c’est ça ?
J’ai dit : oui (et que je ne voulais plus y toucher non plus, à part pour la mettre dans un camion).
Ce à quoi il a rétorqué : en tous cas Sonia, t'es ma mascotte du séjour, ma préférée. T'aimes pas le VTT, tu le sais, tu ne t'en es jamais caché, mais t'es venu quand même en faire et affronter ta peur !
(voualà, il a tout compris ce monsieur !)
Sur ces entrefaites, on m’a mis dans le camion d’un Monsieur qui travaillait dans la bananeraie.
Camion dont je suis sortie 5 minutes plus tard à cause que le 4x4 ne pouvait passer nulle part du fait du terrain impraticable…
Et ben qu’est-ce que j’ai fait à ton avis ? J’ai repris l’ignominie orange et au bout de 1000 ans (et de ma vie, et de 4 milliards de calories) je suis repartie jusqu’au point de contrôle suivant… Où j’ai attendu Isa, Nadia, Frédéric et les autres.
Là, y avait enfin un 4x4 qui pouvait circuler sur le terrain accidenté et qui m’a arrêtée là :
Ouais, rigole… Mon pote Séb était mort de rire :
« Toi, quand on te dépose quelque part, c’est évidemment à la distillerie ! »
Faut dire que l’endroit était charmant, et que j’en ai profité pour faire quelques photos.
Un mec de l’armée est venu me voir (ouais, le Raid des Alizés c’est encadré par l’ancien chef du GIGN, ainsi que plein de militaires). Il m’a dit : « T’as arrêté le VTT ? »
Moi : « Ouais… J’angoisse sur ce truc… »
Il a répondu : « t’as raison. En vrai on s’en bat la race ».
Toujours dans mon reportage photographique, chuis tombée sur les ouvriers de la Rhumerie qui ont fait la causette avec moi. C’est quand ils m’ont proposé la dégustation de vieux rhum que j’me suis dit que ça allait nous emmener beaucoup trop loin cette affaire (NB : la drague en Martinique, c’est vraiment le sport national !).
Là, chuis repartie dans un aut’ camion avec des tas de types sympas, et j’ai attendu mes coéquipières sur la ligne d’arrivée.
Puis les 3 bus sont venus chercher les 150 participantes, afin de nous emmener déjeuner sur la plage (toujours sous forme de buffet délicieux servi par des mamas en Madras).
En faisant sécher nos affaires trempées de sueur au soleil, on regardait la houle démonter la mer.
Là, l’ex-Chef du GIGN est venu nous esspliquer comment que ça allait se passer pour le canoë l’après-midi…
A suivre...
Commentaires
Je te comprends tellement pour le coup du petit plateau, du grand plateau, que faut que tu sois tout à droite sur le plateau sinon c'est la honte internationale.
Mais sinon le vélo c'est facile il paraît (enfin ça c'est quand on est coordonnée et qu'on aime se mettre des citrouilles sur le derrière)
Je suis pas coordonnée. J'aime pas m'asseoir sur un potiron.
Voualà voualà :)))
Super aventure Sonia , je suis passé au même endroit, ben moi, j'en ai fais des soleils !!!!! Bisous c'était drôle.
Ah j'ai vu les blessures de guerre à l'arrivée !!!
La suite ! La suite! La suite! Sans déconner tu devrais écrire un livre, tu écris super bien, j'adore !!!!
Merci ma poulette ! Je poste au jour le jour (tout du moins, je tente de le faire, ya tellement de choses à raconter !).
"Petit nombre, grand plateau"...je n'y ai jamais rien compris et comme je l'ai fort peu élégamment dit à mon (futur) mari "ton cours sur les engrenages, tu peux...". Bref, j'en suis encore au point mort niveau VTT (ah on me dit dans l'oreillette que...je n'ai plus de VTT...ou je prends celui de mon ado en cas d'extrême urgence...c'est à dire...JAMAIS!!!)
Mais comme je te comprends mon enfant, comme je te comprends...
Tu souris encore sur ton biclou mais un peu verdâtre non ?
J'étais surtout pas très rassurée, et pas super heureuse d'être assise sur ce truc...
Je suis morte de rire !
Mais bravo !
J'attends la suite....
Elle arrive bientôt :)
Je compatis: j'aime bien le vélo mais j'ai horreur du VTT. J'ai juste l'impression d'être un crapaud là-dessus, toute rabougrie et mal au dos. beurk beurk beurk !
Et pour la drague, c'est vrai qu'ils sont plutôt chauds, les Antillais :D
Vivement la suite :)
T'as tout bien résumé :)
Mais COMMENT as-tu la force d'écrire ! Respect...
Je ne sais point...
Sonia, merci pour ce billet et tes histoires qui donnent le sourire, j'attends la suite avec impatience, c'est pire que du Agatha Christie tes aventures, on veut connaître la suite :-)
C'est adorable ! La suite est postée :)
non mais laisse tomber le VTT, j'en ai pas refais depuis 22 ans, c'est dire ce que j'en pense
Je rejoins complètement ton avis sur le sujet !
Tiens donc ! le JM vieux, c'est juste le meilleur rhum des Petites Antilles !!!! et j'en ai testé un paquet dans toutes les îles. C'est vraiment le meilleur.
Tu as bien fait de ne pas gouter... Tu ne serais pas repartie !
J'en ai pris une bouteille (du vieux) à l'aéroport en rentrant. Tu as raison, il est fameux !
du coup tu t'ai fait plein de nouveaux copains. Finalement, c'est cool le VTT :D
Oui, vraiment la fille de Koh-Lanta est devenue une amie...