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  • Jour 3 du Raid des Alizés en Martinique : le Trail (de sa race !).

    Pourtant, j’attendais ça avec impatience… Chuis venue, j’ai vu, mais j’ai pas vaincu.

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    Au brief on nous a annoncé : Trail de 17km avec un Dénivelé Positif de 1200 mètres (sauf qu’en vrai c’était 18, avec 1300 D+).

    Je me suis dit dans le dedans de moi-même que j’avais déjà fait un 25km avec 1000 mètres de D+ en 3h45 (dont j’avais mis 1 semaine à me remettre), donc sur un malentendu ça devrait marcher.

    Sauf que :

    • 15 jours avant qu’on arrive, la Martinique avait gravement été inondée de partout
    • Le Trail c’était sur la Montagne Pelée (qu’est pas pelée du tout, qui serait même plutôt du genre « Jungle » bien fournie, tu vois)
    • Qui dit forêt, dit herbes, dit terre, dit boue, bien grasse
    • Qui dit grosses intempéries, dit que terre devient (très) boueuse collante
    • Qui dit gros dénivelé dit que ça monte, dit que ça descend (beaucoup) et que ça glisse bien comme il faut.

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    D’jà le matin ça avait pas trop bien commencé.

    V’là qu’on monte dans le bus et que je retrouve ma coupine Audrey (bisous si tu lis :) ).

    Moi j’étais toujours assise sur la première banquette à l’avant (à cause que sinon je suis malade).

    Audrey, Martiniquaise, était toujours assise devant aussi, mais à cause du fait qu’elle n’a absolument aucune confiance envers les chauffeurs de bus locaux…

    Je me rappelle d’un soir mémorable où elle a demandé un truc au conducteur, qui, s’est retourné pour lui répondre, tout en continuant à conduire (dans les lacets). Au final : il est rentré dans un talus, il a cassé son rétro (c’est Audrey qu’est sorti réparer) et il a aussi fait une autre conneurie mais j’ai oublié (une sombre histoire de voyant qui restait allumé, je crois…).

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    C’est alors qu’est apparu le p’tit rigolo du séjour, celui sur lequel beaucoup ont lancé un contrat sur la tête : Christophe Assailly…

    Lui, j’peux te dire qu’il me déteste, mais alors : bien cordialement.

    Ce sympathique Monsieur (au demeurant) c’est çui qui a fabriqué tous les parcours du séjour.

     

    Dans le bus, tout gentiment, il commence à nous dire que le parcours est un peu glissant.

    Je lève un sourcil et demande : Tu entends quoi par glissant ?

    Il répond : Ben sur certains tronçons, j’ai installé des cordes pour se tenir, et des échelles pour descendre.

    J’ai rétorqué : Euh… C’est inquiétant tes mots là… C’est un Trail ou de l’escalade ?

    Il a juste dit : Nan nan t’en fais pas, c’est A.C.C.E.S.S.I.B.L.E.

    Sache, ami lecteur, que j’ai commencé à bien faire la gueule, car je savais profondément : que ça n’était absolument pas vrai.

     

    Sur la ligne de départ, y avait de la musique et tout.

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    Note ma tête de fille qui ne le sentait pas, mais alors pas du tout…

     

    Et voilà comme nous sommes joyeusement parties pour une ascension de plusieurs heures (ça faisait que monter monter monter, pas un seul truc plat). En même temps, c’est normal, c’est une montagne.

    Les 2 premières heures, ça se passait dans la jungle, donc ça allait encore… Aka qu’y avait de l’herbe et des chemins.

    C’est quand j’ai été bien sonnée en me prenant un tronc d’arbre dans le front, que j’ai commencé à sacrément faire la gueule en touchant ma bosse (si y avait eu que ça, ça n'aurait pas été grave).

     

    2 heures à grimper, ça use… Tu sais combien de temps fallait pour accomplir péniblement 1 seul pauvre kilomètre : environ 40 minutes (ouais…).

     

    Imagine l’état de sueur dans lequel nous étions… Imbibées de transpiration…

    C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à me vautrer lamentablement…

     

    1 première plaque de boue en pente ascendante

    1 seconde gadoue dans une montée

     

    Au bout de la 3ème gamelle (et du second tronc d’arbre dans le front), j’ai essayé de me retenir péniblement à des lianes.

    Et j’ai glissé encore plus… Sur l’épaule… Qui a commencé à me faire drôlement mal et à lancer gravement.

     

    4ème gamelle (& 3ème tronc d’arbre) : soudain, pouf. Plus rien, trou noir, éblouissement, des étoiles, au bout de mes limites. J’étais tombée dans les pommes (ouais).

     

    Des gens habillés en orange (des serre-files qu’il s’appellent) étaient chargés de nous encadrer.

     

    Comme dans un rêve, j’entends une dame parler dans un talkie-walkie : « Oui, c’est une fille de l’Equipe 38… Elle a perdu connaissance… Oui, c’est une petite jeunette ! ».

    T’y crois que ça m’a fait me réveiller de suite pour dire : « Nan nan Madame, j’ai 43 ans !!! ». (véridique, ça c’est vraiment passé comme ça).

     

    Je me relève, blanche comme un bidet, avec des fourmillements partout…

    Derrière moi, j’entends hurler : une autre concurrente, Véronique, une Martiniquaise, tétanisée par le vertige.

    Je t’en parle des chemins de 20cm de large avec le ravin de l’autre côté ? Non, c’est mieux si je t’en parle pas en fait…

    Je t’en cause des (fameuses) cordes auxquelles s’agripper, pour (justement) ne pas tomber dans le dit-ravin ?

     

    5ème gamelle. J’entends un gros CRAAAAC. Voilà, mon pouce venait de se fracturer.

    Là c’est moi qui me suis mise à hurler comme un putois.

     

     

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    Remarque, ça rend pas trop mal ce camaïeu de bleu-gris, ya de l'allure :)

     

    Je regarde ma montre : seulement 4km. Il fallait encore souffrir au moins 1 heure avant d’arriver au premier poste de contrôle des 5km.

    Ben j’ai pris sur moi, mon pouce et mon épaule, et ma dignité…

    Jamais jamais jamais de ma vie, je n’ai ressenti être tellement arrivée au bout de toutes mes capacités.

    Et se mêlait également à la douleur et la fatigue, un autre sentiment : la peur. Le parcours était vraiment très très très dangereux.

    Muriel m’a avoué plus tard : « J’ai cru que j’allais mourir… Et je suis sérieuse quand je dis ça… J’y ai vraiment pensé… ».

    Uniquement motivée par l'acquisition prochaine d'une poupée Vaudou à l’effigie de Christophe Assailly, j’ai fini par arriver au point des 5km.

     

    Là, on m’a installée sur le lit de camp pour me soigner (très compliqué de toucher au pouce).

    J’étais frigorifiée, donc on a pris ma tension, puis enveloppée dans une couverture de survie.

    Il fallait attendre Véronique que j’entendais toujours crier d’angoisse au loin.

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    Quand elle a fini par arriver : elle s’est serrée contre moi, et on ne s’est plus décollées par la suite (une bien belle histoire d’ailleurs).

     

    La plaisanterie a continuée lorsqu’on nous a toutes les deux mises dans le 4x4 d’un mec super sympa.

    J’ai demandé : « Vous allez nous déposer sur la ligne d’arrivée ? ».

    Il a répondu : « Non, je vous emmène à la plage. A Grand-Rivière, là où c’est que vous êtes arrivées en canoë hier ! ».

    J’ai dit : « Ah bon ? Mais pourquoi faire ? ».

    Il a précisé : « Parce que c’est un hors-bord qui va venir vous chercher… ».

     

    Avant même que j’hyper-ventile je dise quoi que ce soit, Véro a hurlé : « Ah nan nan, ça va pas être possible, j’ai la phobie des bateaux !!! ».

    J’ai dit à Véro : « Tu m’ôtes les mots de la bouche, toi… Tu veux pas être ma nouvelle amie pour la vie ? ».

    Et on a continué à se serrer l’une contre l’autre…

     

    Au bout de 1000 ans, faisait une chaleur de dingue, mais moi j’étais toujours frigorifiée dans ma couverture en or.

    Le hors-bord a fini par arriver, et dedans, j’ai vu une des plus belles filles que j’ai jamais vu de toute ma vie : elle s’appelait Audrey, c’était une métropolitaine, brune aux yeux bleus et un chapeau de paille.

    Avec un grand sourire, elle a tenté de nous rassurer. Bizarrement, j’avais tellement envie de réconforter Véro que j’en oubliais ma phobie à moi concernant les trucs qui flottent…

    Véro a demandé : « Il va vite votre bateau ? ».

    Audrey a répondu : « Oui… Et plus on ira vite, plus on sera à l’arrivée… Il faut compter 30 minutes de traversée…».

    Je te précise que la mer était encore plus démontée que la veille, ou bien ?

     

    J’ai pas demandé où étaient les sacs en papier. Véro s’est collée contre moi, les yeux fermés (vraiment une grande histoire elle & moi) et elle a demandé à ce qu’on n’arrête pas de lui parler.

    Donc on a parlé, de tout, de rien.

    J’ai occulté le hors-bord sur les grosses vagues déchaînées.

    J’ai pas eu le mal de mer (pourtant, là y aurait vraiment eu de quoi…).

     

    Faut tout de même avouer que ça fait du bien quand ça s’arrête et qu’on peut enfin marcher sur un ponton en bois…

     

    Là j’ai demandé à Audrey : « Alors la ligne d’arrivée, elle est de l’autre côté de la route, c’est ça ? ».

    Audrey, elle a dit : « Oui, mais je suis responsable de vous. C’est moi qui vais vous y conduire, dans ma voiture ».

    J’ai répondu : « Rho, t’embêtes pas… C’est déjà gentil, on peut y aller à pied ! ».

    Elle a dit : « Non. Vous allez monter dans mon 4x4… Mais d’abord, faut que je vous prévienne… Il est très très très vieux… Il faut que vous soyez très très open d’esprit… ».

    On a rigolé en répondant que vraiment non y avait pas de soucis.

     

    C’est quand on s’est assis dedans (enfin… Quand je dis « asseoir », je me comprends) qu’on a fait : « Euh… Ah ouais… Quand même… La ceinture de sécurité c’est pas la peine hein ? Ya pas l’air d’y en avoir de toutes façons ?

    Audrey elle a répondu : « Nan, ya juste le volant pour moi… Mais sinon, touchez pas trop aux portes, vous pourriez attraper le tétanos ».

    On a dit que c’était pas un souci vu qu’on avait du se faire vacciner pour le Raid.

     

    Après s’être fait des bisous, on a enfin rejoint la ligne d’arrivée (qui tenait plus de la cours des Miracles tellement les gens claudiquaient et étaient épuisés).

    Je suis retournée au poste de secours, me faire soigner le pouce (fracture constatée par le médecin).

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    Dans le billet précédent, ya des gens qui réclamaient des photos où j'en chie... Voilà, ça c'est fait !

     

    Nadia, Isa & Mumu ont fini par franchir la ligne au bout de 8h… HUIT HEURES… Je te laisse imaginer leur état.

    Perso, j’ai trouvé ça inhumain, dangereux, sans aucune prise de plaisir. Bref : j’ai détesté ce parcours qui était supposé « accessible ».

    Z'inquiétez pas pour mon pouce, ça se répare doucement.

     

    Le soir, nous avons appris qu’une concurrente avait le pied fracturé et dans le plâtre (Poke Aïcha ci-dessous...).

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    Nadia n’avait même pas la force de manger, il pleuvait, il y avait de la boue dans les tentes, une partie du bivouac inondé, et pour couronner le tout : le générateur installé à-côté de nous (qu'on entendait même avec les bouchons d'oreilles).

     

    Pour clôturer ce sympathique billet, voici un peu de douceur avec les 3 Miss :

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    Guadeloupe - Chloé la blonde, Bourgogne - Marie et France - Flora qui va à Miss Univers prochainement !

     

    Après une nuit à peu près réparatrice, nous nous sommes réveillées pour la dernière épreuve sous un magnifique soleil : le Run & Bike de 16km avec 200 m de D+.

     

    A suivre…

     

  • Après-midi du Jour 2 du Raid des Alizés en Martinique : le Canoë.

    Ou plutôt avec le sous-titre c’est mieux :

    « Comment je me suis découvert une passion subite pour le canoë

    – bon… ok… une fois qu’on a péniblement réussi à partir car les éléments étaient déchaînés… »

     

    Entendons-nous bien mes enfants, soyons clairs : never j'ai posé le fondement sur quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un canoë-kayak...

    Dois-je re-préciser que j'ai le mal de mer sur quoi que ce soit qui flotte ? Même sur un Zodiac ? Oui.

    Tu vois le Châlet des Îles dans le Bois de Boulogne ? Bucolique comme endroit n'est-ce pas ? Ben j'ai jamais mis les pieds là-bas à cause du fait qu'il faut prendre un bac pour traverser la rive (3 minutes la traversée, note... Irrécupérable je suis).

    Muriel, elle m'a dit : "T'en fais pas pour le canoë, franchement ça tiendra plus de la barque !".

    NB : ne jamais plus écouter Muriel.

     

    J'ai bien informé tout le monde que si barque il y avait : vomito de ma part il y aurait (ça va ensemble, amis émétophobes : pardon d'avance).

    Bref.

    V'là que Frédéric Gallois, ancien Chef du GIGN et Directeur Sportif du Raid, a commencé à nous faire le brief concernant la traversée.

    On pensait 6km, mais en fait c'était 8km (on croit que c'est pas grand chose, mais c'est long, très très long...).

    Perso, j'avais décidé de me concentrer sur l'optique balade et appréciation du paysage (on devait longer toute la côte, là où c'est que la Mer des Caraïbes rejoint l'Océan Atlantique). Je dis ça pour occulter le fait que ramer ça fait mal aux bras...

    NB : sachez que c'est en général là que l'océan et la mer se battent, ils aiment visiblement pas trop se retrouver... Ne jugeons pas, c'est un avis qui n'appartient qu'à eux...

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    D'abord, on a toutes du enfiler un gilet de sauvetage des plus seyants ET un tee-shirt. Voilà donc ce que ça donne : 150 Bidendum Michelin en train de faire le culbuto sur la plage. Beaucoup étaient pieds-nus. Nous, on avait les Women's Go Walk 3 de Skechers à semelles anti-dérapantes (respect éternel). 

     

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    Note que ça rend joli tout cet alignement de canoës.

     

    Là où on a tout de même fini par s'inquiéter un p'tit peu, c'est en constatant l'état de la mer qu'était pas contente du tout du tout... Y avait un tas de grosses grosses vagues, plein d'écume et genre des rouleaux pas gentils, quoi...

    Steve, notre super animateur a lancé le départ via un coup de sifflet et v'là qu'on a toutes couru vers nos embarcations, le cœur plein d'espoir, à l'assaut des vagues...

     

    Comment te dire ? C'est beau d'avoir de l'ambition et d'essayer de bien faire.

    Mais quand l'Univers se loge dans des vagues et décide que tu vas pas partir tout de suite, et ben t'as rien d'autre à faire que de te résigner. C'était comme dans Brice de Nice : l’océan ne nous voulait pas, les éléments étaient déchaînés et contre nous.

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    Franchement, au bout de 5 retournements de canoë (et dois-je préciser que c'est lourd ? Très très lourd, surtout quand tu te le prends sur l'ensemble du corps à chaque fois...) j'ai cru qu'on allait jamais réussir à partir.

    Isa elle a appelé ça : "Il faut sauver le Soldat Ryan, les obus en moins - à part les nôtres".

    Moi j'ai surnommé cette expérience intéressante : "La fin du monde, la plage du Débarquement...".

     

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    Chouf si je raconte des conneuries !

     

    Vautrée de tout mon long à l'arrière de l'embarcation, telle une tortue, je ne pouvais plus m'arrêter de rigoler !

    Un Monsieur est venu nous prêter main forte : "Arrêtez de rigoler Madame ! Redressez-vous !".

    Moi, morte de rire : "Je peux pas...".

    Lui : "Madame, asseyez-vous !"

    Au final, je me suis assise à l'arrière, Nadia au milieu, et Isa a grimpé devant.

    La vidéo du départ c'est ICI.

     

    C'est là que nous sommes parties pour presque 2 heures de traversée.

    Ben t'sais quoi ? Même pas j'ai été malade (truc de ouf). J'ai même adoré faire ça !!!

    Y avait des types à-côté dans un bateau... Eux, j'ai franchement failli les étrangler... Ils arrêtaient pas de brailler : "Pagayez ! Pagayez !".

    Ce à quoi je répondais élégamment : "Mais vous croyez quoi ? Qu'on est en train de tricoter ou bien ?".

    Après il a été question que si on arrivait au gros rocher là-bas sans se vautrer dessus, y aurait de la langouste grillée en cadeau (rappelle-toi : la drague, Sport National en Martinique). Au final, on n'a jamais vu la langouste (Barbie grosse menteuse).

     

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    Isa a été transformée dans le dedans d'elle-même... Je sais pas ce qui s'est passé exactement, mais subitement elle ne savait plus dire que 2 mots : GAUCHE & DROITE !

    A un moment, j'ai lancé un : "Rhooooooooooo les filles, regardez comme c'est beau ce paysage, quelle chance on a d'être là vraiment !!!".

    Isa a répondu : "Tais-toi on s'en fout, PAGAYE ! Gauuuuuuuuuuuuuuche ! Droiiiiiiiiiiiiiiite !".

    Ensuite, y avait genre une tortue géante à regarder (mais on a du lui faire peur, passque vraiment on braillait parlait trop fort).

     

    Au bout d'un long moment d'efforts. Mais vraiment, je me répète : j'ai beaucoup aimé ! La ligne d'arrivée s'est enfin dessinée à l'horizon.

    D'après le brief c'était simple : à quelques mètres avant la plage, fallait descendre du kayak, le porter, courir entre les poteaux d'arrivée et aller ranger l'embarcation à-côté des autres qui étaient déjà sagement alignées.

    Ben on n'a rien compris...

    On était joyeusement en train de rigoler car tout de même contentes d'arriver, lorsque... en 1/4 de seconde, je me suis juste demandé : "Mais par quel prodige, par quel miracle ? Qu'est-ce que je fous à la verticale de la mer ???".

    Là, j'ai été projetée droit devant moi (en heurtant Nadia qui était sous moi).

    Je me suis pris une gamelle mémorable et j'ai atterri toujours dans la position de la tortue, mais SUR la plage directement. Sans lunettes, sans casquette.

    Quant au canoë, même pas besoin d'y toucher : il est parti se ranger tout seul avec ses copains jaunes & rouges :)

     

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    Complètement hébétées, on était en train de se regarder de l'air de dire : "M'enfin, il s'est passé quoi là ?".

    Moi je braillais : "Mes lunettes, mes lunettes !!!!".

    Muriel est venu me voir : "Laisse tomber... On a toutes perdu nos lunettes à l'arrivée. Tous les kayaks se sont retournés. La mer est pleine de lunettes...".

     

    Après un lavage à la douche froide sur la plage, ensuite, on nous a ramenées au campement.

    Inutile de te dire qu'on était déjà bien fatiguées par cette première journée tu sais...

    Steve nous a même dit plus tard qu'il n'y avait pas besoin qu'il anime nos soirées, étant donné qu'à 22h maxi on était déjà quasiment toutes en train de roupiller.

     

    J'ai constaté qu'il y avait des blessées de guerre. Les chutes à VTT du matin + pluie de canoës = bleus partout sur les corps... Une mention spéciale au formidable champs de patates douces dans lequel était installé le bivouac de la seconde nuit (oui, il changeait de place tous les soirs). Visiblement, le motoculteur avait fraîchement retourné la terre en laissant un tas de sillons qui faisaient comme des bosses dans le dos (pour dormir c'est d'un pratique... Conditions extrêmes qu'y z'ont dit...).

    Les p'tites Miss (France, Guadeloupe & Bourgogne) étaient à-côté de not' tente. On a décidé que désormais on serait leurs 3 mamans. Donc on leur a esspliqué que vu que le champs était en pente, il fallait installer les tapis de sol dans l'aut' sens, histoire que le sang monte pas trop à la tête en dormant.

     

    En allant faire pipi à 2 heures du matin (toute une expédition : enjamber Nadia, ne pas faire trop de bruit en ouvrant le zip de la tente, mettre sa frontale en lumière rouge pour ne pas attirer les moustiques), j'ai vu un mec avec une lampe torche dans le bivouac.

    J'ai pensé : "Mais qu'est-ce qu'il fait là, lui ? Qui c'est ?".

    En fait, il ramenait Isabelle, du Koh-Lanta de cette année (pour ceux qui connaissent), qui s'était pris le matin le VTT dans l'aine et dans la poitrine, et avait donc été emmenée aux urgences.

    Quand elle m'a vu dans ma p'tite chemise de nuit à rubans façon Laura Ingalls (c'était une blague dé départ pour contrecarrer le fait que ma Delph comptait bivouaquer en nuisette), elle m'a dit : "S'te plaît Sonia, me fais pas rigoler, j'ai maaaaaaal !". 

    En fait, elle était interdite d'épreuves, donc privée de trail le lendemain.

    Comment te dire... Monter sur la Montagne Pelée, sous forme d'un Trail de 18km avec 1200 mètres de Dénivelé Positif...

    Si j'avais su... J'aurais pas venu tenu compagnie à Isabelle...

     

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    A suivre...

     

     

  • Matin du Jour 2 du Raid des Alizés en Martinique : le VTT.

    Ou plutôt avec le sous-titre c’est mieux :

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    "Comment le VTT a été un carnage…

    définitivement, cet objet de Satan et moi nous ne serons jamais d’accord".

     

    Le matin après la première nuit de ma vie où c’est que j’ai dormi sur un tapis de sol, ben ma foi : il était genre 4h30 du matin. Merci le décalage horaire, j’étais fraîche comme un gardon et surtout morte de faim !

    Par chance que le buffet du petit-déjeuner était déjà ouvert. Y avait des jolies mamas en robes à madras qui servaient des tonnes de choses à manger : œufs, confitures, pain, viennoiseries, beurre, fruits, céréales, et la révélation de ce séjour : le porc de Noël ! Une merveille cuite chaipas comment mais qui relègue la simple tranche de jambon ou de saucisson au rayon des nullités…

    Après cet intermède gustatif des plus agréables, v’là que la chaleur commençant doucement à monter, je décidates d’affronter ma première épreuve de la journée : prendre une douche.

    Les dites-douches étant installées en plein air, sur des sortes de pilotis en bois. A 5h30 du mat’, ça va qu’il n’y avait pas foule.

    Le truc c’est que tu pouvais repérer facilement où c’est qu’elles se trouvaient, étant donné qu’émanaient toujours de cet endroit divers hurlements (aka que c’était de l’eau froide uniquement, et que donc : ça réveille).

    Une mention spéciale au p’tit rigolo qui avait fait exprès de découper les rideaux à exactement la moitié de la largeur de la douche… Traduction : mets ta fierté de côté ou reste en maillot de bain pour te laver. Comme dit la mémé de ma meilleure amie : « Un cul vu n’est pas perdu ! » (note qu’on ne sort pas des histoires de fesses depuis le billet précédent).

    Perso je sais pas me laver en maillot… Pis ayant constaté que tout le monde était nu, ben c’était facile de faire pareil et de dire Adieu à sa dignité…

    Après avoir bien hurlé comme mes voisines de cabine, je suis retournée sous la tente afin d’enfiler le cuissard-potiron, car : fallait affronter l’ignominie du VTT (de sa race).

    xbionic.png

    Merci à Nadia & X-Bionic de nous avoir fourni cette merveille de confort absolu anti-maloderrière !

    The Trick Bikings Pants

     

    Départ à 7h30 qu’ils nous ont dit.

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    Note qu'à ce moment-là je souris encore...

     

    Ya rien à dire, ya rien à faire : j’aime le vélo, chuis pas hostile à un guidon, des pédales, une selle, 2 roues et des vitesses.

    Mais faut bien reconnaître que le VTT a été inventé rien que pour faire chier le monde.

    T’as beau m’expliquer les histoires de petit plateau et de grand plateau : j’y comprends rien. Chuis pas coordonnée avec le concept qu’est vraiment trop compliqué pour moi. N'ayant aucune coordination dans mes mouvements, en bref et pour faire simple : j’aime pas ça.

    Une fille m'a dit (très justement) : "ton problème, c'est que tu refuses l'idée de la chute à vélo. Ça faut l'accepter pour dompter le truc...". Elle a raison. Je veux bien me gameller n'importe où, mais pas faire un soleil en pédalant ou en freinant.

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    En attendant le départ, avec Miss France, on a décidé de faire de la photo-poupouffe :)

     

    Tu te rappelles que je t’ai dit qu’à Bali sur le volcan j’avais tenu très exactement 15 minutes avant de jeter la bête dans le camion ?

    Ben là j’ai tenu 2 heures avant de déclarer forfait… Note qu’ya de l’amélioration hein…

    Enfin… Disons que j’ai plus trottiné à-côté que mis mes fesses dessus (c’est un point de vue… Certes, peu académique, mais bon…).

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    Donc, au bout de 1h30 de cette plaisanterie, avec Isa & Nadia, on a décidé de faire une pause pour diverses raisons d’embêtements dans le dedans de nos corps respectifs.

    Je me suis affalée sous un bananier. Il faisait chaud sa mère (plus tard, on nous a dit qu'on était à-côté de la maison préférée des mygales...). Quand je dis qu'on a manqué de peu de se faire dévorer par des bêtes féroces, c'est pas des conneuries !.

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    J’ai demandé à mes coéquipières si elles ne voyaient pas d’inconvénients à ce que j’arrête au prochain point de contrôle. Comme elles en avaient déjà ras-le-bol de ma gueule sont mignonnes : elles ont dit que nan, c’était pas un problème.

    La bouche en cœur (en vrai j’étais énervée), me suis pointée devant des types super sympas, j’ai mis le VTT par terre, et j’ai dit que j’arrêtais là. Que plus rien ne pouvait me faire bouger de cet endroit jusqu'à la fin de ma vie.

    Le Monsieur Frédéric (qui allait devenir mon nouveau meilleur ami du séjour), manque de bol pour moi : c’était un formateur en VTT… Il a donc décidé que j’allais continuer et qu’il allait me filer un cours accéléré de manipulation de la bête.

    J’ai répondu : Nan.

    Il a dit : ton problème, c’est que la chose orange que tu as jetée par terre, tu ne veux même plus la voir, c’est ça ?

    J’ai dit : oui (et que je ne voulais plus y toucher non plus, à part pour la mettre dans un camion).

    Ce à quoi il a rétorqué : en tous cas Sonia, t'es ma mascotte du séjour, ma préférée. T'aimes pas le VTT, tu le sais, tu ne t'en es jamais caché, mais t'es venu quand même en faire et affronter ta peur !

    (voualà, il a tout compris ce monsieur !)

      

    Sur ces entrefaites, on m’a mis dans le camion d’un Monsieur qui travaillait dans la bananeraie.

    Camion dont je suis sortie 5 minutes plus tard à cause que le 4x4 ne pouvait passer nulle part du fait du terrain impraticable…

    Et ben qu’est-ce que j’ai fait à ton avis ? J’ai repris l’ignominie orange et au bout de 1000 ans (et de ma vie, et de 4 milliards de calories) je suis repartie jusqu’au point de contrôle suivant… Où j’ai attendu Isa, Nadia, Frédéric et les autres.

    Là, y avait enfin un 4x4 qui pouvait circuler sur le terrain accidenté et qui m’a arrêtée là :

     

    distillerie.jpg

    Ouais, rigole… Mon pote Séb était mort de rire :

    « Toi, quand on te dépose quelque part, c’est évidemment à la distillerie ! »

     

    Faut dire que l’endroit était charmant, et que j’en ai profité pour faire quelques photos.

    paysage.jpg

     

    Un mec de l’armée est venu me voir (ouais, le Raid des Alizés c’est encadré par l’ancien chef du GIGN, ainsi que plein de militaires). Il m’a dit : « T’as arrêté le VTT ? »

    Moi : « Ouais… J’angoisse sur ce truc… »

    Il a répondu : « t’as raison. En vrai on s’en bat la race ».

    Toujours dans mon reportage photographique, chuis tombée sur les ouvriers de la Rhumerie qui ont fait la causette avec moi. C’est quand ils m’ont proposé la dégustation de vieux rhum que j’me suis dit que ça allait nous emmener beaucoup trop loin cette affaire (NB : la drague en Martinique, c’est vraiment le sport national !).

     

    Là, chuis repartie dans un aut’ camion avec des tas de types sympas, et j’ai attendu mes coéquipières sur la ligne d’arrivée.

    Puis les 3 bus sont venus chercher les 150 participantes, afin de nous emmener déjeuner sur la plage (toujours sous forme de buffet délicieux servi par des mamas en Madras).

    séchage.jpg

    En faisant sécher nos affaires trempées de sueur au soleil, on regardait la houle démonter la mer.

     

    Là, l’ex-Chef du GIGN est venu nous esspliquer comment que ça allait se passer pour le canoë l’après-midi…

     

    A suivre...